Le colonel Colonel Pedro Chirinos, l’attaché militaire du Venezuela aux Nations unies, et partisan du président autoproclamé Juan Guaido, dans une pièce du consultat du Venezuela à New York, le 19 mars 2019. / JOHANNES EISELE / AFP

Le bras de fer entre Nicolas Maduro et le chef de l’opposition vénézuélienne Juan Guaido se poursuit par procuration, aux Etats-Unis.

Des partisans de Juan Guaido se sont emparés de trois bâtiments diplomatiques vénézuéliens aux Etats-Unis, un bâtiment consulaire à New York et deux bâtiments appartenants au ministère de la défense vénézuélien, situés à Washington, a déclaré Carlos Vecchio, l’ambassadeur de Juan Guaido aux Etats-Unis. Ils espèrent saisir l’ambassade du Venezuela aux Etats-Unis.

Un partisan de Juan Guaido a fait visiter mardi en propriétaire le consulat du Venezuela à New York, montrant des salles vides, des demandes de passeport empilées, des tableaux entassés, qualifiant la prise de contrôle de « libération ».

Le consulat, un bâtiment de six étages proche du siège de l’Organisation des Nations unies (ONU), « était habité illégalement par des fonctionnaires du régime de Nicolas Maduro, accrédités auprès des Nations unies, qui ne disposent d’aucun statut juridique pour être ici », a affirmé aux journalistes Gustavo Marcano, ex-député vénézuélien en exil, désigné « ministre conseiller » par M. Guaido.

Alors que Donald Trump répétait devant le président brésilien, Jair Bolsonaro, que « toutes les options étaient sur la table » pour faire tomber le régime de Nicolas Maduro, M. Marcano a fait le tour du consulat avec les journalistes.

Certaines salles avaient été vidées, mais on pouvait voir ici ou là des affiches à la gloire de l’ex-président Hugo Chavez, dont M. Maduro se veut l’héritier, des cartes du Venezuela, des tableaux et des œuvres d’art… Une salle informatique avait été vidée de son contenu, sans qu’on sache précisément qui a embarqué serveurs et ordinateurs.

Soutien de Washington

Qualifiant le régime Maduro de « criminel », M. Marcano a comparé la prise du consulat new-yorkais à une « libération », une « reconquête » de bâtiments usurpés par le régime – prélude selon lui à la libération du pays et au retour des exilés.

La prise de contrôle a été soutenue par l’administration Trump, qui prône le départ de M. Maduro et n’a plus de relations diplomatiques avec son gouvernement.

« Ce développement est bienvenu pour nos relations bilatérales », a affirmé un porte-parole du département d’Etat américain. « La politique américaine est de soutenir la démocratie au Venezuela, le président par intérim Guaido et l’Assemblée nationale, seule institution démocratiquement élue du pays. »

Le gouvernement vénézuélien a, lui, qualifié l’occupation du consulat de « violation extrêmement grave des obligations internationales américaines », et menacé de prendre des mesures de rétorsion.