Israël a conquis une grande partie du Golan syrien lors de la guerre des Six-Jours en 1967 puis l’a annexé. / Amir Cohen / REUTERS

C’était une demande pressante de Benjamin Nétanyahou. Le président américain, Donald Trump, s’est dit favorable à la reconnaissance de la souveraineté d’Israël sur une partie du Golan syrien. Ce territoire a été occupé lors de la Guerre de Six-Jours en 1967 puis annexé en 1981 par Israël, ce que le Conseil de sécurité de l’ONU a jugé nul et non avenu.

« Après cinquante-deux ans, il est temps pour les Etats-Unis de reconnaître pleinement la souveraineté d’Israël sur le Golan, qui a une importance stratégique pour l’Etat d’Israël et la stabilité régionale », a tweeté M. Trump, jeudi 21 mars.

Le premier ministre israélien a aussitôt salué le signal envoyé par le président américain. « Au moment où l’Iran cherche à utiliser la Syrie comme une plate-forme pour détruire Israël, le président Trump reconnaît avec courage la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan. Merci, président Trump ! », écrit M. Nétanyahou sur son compte Twitter.

Soutien à la campagne de Benjamin Nétanyahou

Cette annonce intervient à quatre jours de la visite à la Maison Blanche du premier ministre israélien, en pleine campagne pour sa réélection à l’approche des législatives du 9 avril. Le mouvement de Donald Trump représente un véritable coup de pouce pour M. Nétanyahou, qui réclame cette reconnaissance avec insistance et se sert de sa relation privilégiée avec le président américain comme argument dans la campagne, présentant les gains israéliens comme des succès personnels dont ses concurrents seraient incapables.

Il y a quelques jours, les termes « d’occupation israélienne », employés jusqu’ici par les Etats-Unis pour le plateau du Golan syrien, ont été remplacés par « sous contrôle israélien » dans le rapport annuel du département d’Etat sur les droits de l’homme dans le monde, publié le 13 mars. Les mots « occupé » ou « sous occupation » ne sont par ailleurs plus utilisés pour la Cisjordanie et la bande de Gaza, dont Israël s’est également emparé lors de la guerre des Six-Jours, en 1967.

Mi-novembre, les Etats-Unis ont pour la première fois voté contre une résolution de l’ONU considérant l’annexion israélienne du Golan comme « nulle et non avenue ». C’est le seul pays à avoir voté contre aux côtés d’Israël.

Multiplication des gestes de l’administration Trump

Depuis son élection, Donald Trump a multiplié les gestes de soutien envers Benjamin Nétanyahou. Il a rompu avec le consensus international en vigueur depuis des décennies en reconnaissant, le 6 décembre 2017, Jérusalem comme capitale d’Israël et en annonçant le transfert de l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv vers Jérusalem – au grand dam des dirigeants palestiniens qui considèrent la partie orientale de la ville comme la future capitale de l’Etat auquel ils aspirent.

Dans la journée, le secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, a offert à Jérusalem une nouvelle image symbolique à Benjamin Nétanyahou en étant le premier haut responsable américain à visiter le mur des Lamentations au côté d’un chef de gouvernement israélien.

Mike Pompeo au mur des Lamentation, avec Benjamin Nétanyahou, le 21 mars 2019. / ABIR SULTAN / AP

Le mur des Lamentations se trouve à Jérusalem-Est, dont Israël s’est emparé en 1967 et qu’il a ensuite annexée. Israël considère tout Jérusalem comme sa capitale « indivisible ». Les Palestiniens revendiquent, eux, Jérusalem-Est comme la capitale de l’Etat auquel ils aspirent. La communauté internationale juge illégale l’annexion de Jérusalem-Est et considère ce secteur comme territoire occupé.

En mai 2017, Donald Trump est devenu le premier président américain en exercice à se rendre au mur des Lamentations, mais sans être accompagné d’un responsable israélien.