Des supporteurs du Barça lors du match face à Santander, le 9 mars au Camp Nou. / ALBERT GEA / REUTERS

La confrontation n’a pas encore eu lieu qu’un record est déjà tombé : 120 euros. C’est le prix que devront débourser les supporteurs de Manchester United pour assister, dans le parcage leur étant réservé au Camp Nou de Barcelone, à la manche aller des quarts de finale de Ligue des champions, le 10 avril. Un prix exorbitant qui ne comprend pas le coût du déplacement et apporte son écot aux détracteurs du « football moderne », par opposition au « football populaire » qu’ils réclament de leurs vœux. A titre de comparaison, Arsenal pratiquait en 2016 les tarifs les plus élevés en Ligue des champions avec un coût moyen de 68 euros pour les visiteurs.

La riposte mancunienne ne s’est pas fait attendre. Manchester United a décidé d’imposer le même tarif pour les supporteurs barcelonais qui se rendront à Old Trafford pour le match retour, le 16 avril. Les Red Devils entendent utiliser la différence avec le prix habituellement réservé aux visiteurs dans leur stade pour financer, à hauteur de 32 euros, les billets de leurs 4 610 supporteurs se rendant à Barcelone.

« Nous pensons que nos supporteurs effectuant le déplacement sont à nouveau l’objet d’une augmentation excessive des prix de la part du club accueillant le match. Comme à Valence en phase de groupes et au FC Séville la saison passée, nous avons pris à nouveau la difficile décision de faire payer aux supporteurs du FC Barcelone, pour le match aller à Old Trafford, le même montant que le FC Barcelone impose pour le match retour », argue le club mancunien.

« La cupidité ne connaît pas de limite »

Les supporteurs du Bayern Munich sont aussi en première ligne dans ce combat contre l’augmentation croissante du prix des billets pour les supporteurs en déplacement.

Des banderoles brandies par les supporteurs du Bayern Munich, à Liverpool. / Peter Byrne / AP

Le 19 février, les 3 000 Bavarois ayant fait le voyage à Liverpool pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions avaient fait part de leur mécontentement en plein match, en déployant des banderoles explicites : « Billet extérieur LFC (Liverpool) : 48 livres, FCB (Barcelone) : 55 euros. La cupidité ne connaît pas de limite », « Vingt, c’est assez ». Cette initiative avait été saluée par tous les supporteurs de Liverpool présents à Anfield Road.

La limitation du prix des billets à 20 euros pour les supporteurs qui suivent leur équipe en déplacement est une revendication de la Fédération des supporteurs de football en Angleterre. Les clubs de Premier League ont accepté, début février, de limiter le prix maximum des billets visiteurs à 30 livres (34,5 €) pour les trois saisons à venir. Mais ce plafond ne s’applique pas aux rencontres européennes.

« 75 euros un billet, nous ne sommes pas Neymar »

En 2017, les fans munichois avaient déjà jeté de faux billets sur la pelouse d’Anderlecht, après avoir dû payer 100 euros pour assister à une rencontre de la phase de poules en Belgique. L’UEFA avait demandé à Anderlecht de rembourser partiellement les fans allemands, jugeant les prix excessifs. Pour leur voyage au Parc des Princes, les Munichois avaient également déployé une banderole s’insurgeant des tarifs pratiqués par le PSG : « 75 euros un billet, nous ne sommes pas Neymar. Les billets doivent être vendus à un prix raisonnable. »

En Ligue 1, le PSG a également été la cible de nombreuses critiques concernant sa politique de prix en constante augmentation depuis la reprise en main par les actionnaires qataris, en 2011. Plusieurs clubs ont régulièrement boycotté les déplacements au Parc des Princes, à l’image des Montpelliérains la saison dernière, réclamant « un football où une place à 10 euros paraît être un prix juste ». La solution la moins chère restant celle privilégiée par certaines préfectures, qui multiplient les interdictions de déplacement, vidant ainsi les stades mais permettant aux supporteurs de faire de précieuses économies.