Vue de la zone du naufrage sur le Tigre, à Mossoul. / STRINGER / REUTERS

Au moins 71 personnes sont mortes, jeudi 21 mars, dans le naufrage d’un bac sur le Tigre à Mossoul, en pleine célébration de Newroz, le Nouvel An kurde. Quelque 55 personnes ont été secourues, a indiqué le général Saad Maan, porte-parole du ministère de l’intérieur.

Des familles avaient embarqué pour traverser le fleuve en direction de parcs aménagés où les Kurdes pique-niquent traditionnellement pour Norouz, le Nouvel An kurde, décrété jour férié dans l’ensemble du pays.

Le naufrage est dû à la conjonction de la surcharge du bateau et du haut niveau de l’eau, a expliqué un responsable des services de sécurité à Mossoul. Les autorités avaient publié des mises en garde au public, prévenant que les rives du Tigre seraient plus dangereuses avec un niveau de l’eau plus élevé.

Naufrage le plus meurtrier depuis des années

Cet accident, le plus meurtrier en Irak depuis des années, a provoqué un vif émoi dans la ville, qui n’a repris les commémorations de telles fêtes et autres sorties familiales sur les rives du fleuve que depuis peu, après trois années sous la coupe des djihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Si les guerres à répétition et les attaques djihadistes ont fait des centaines de milliers de victimes ces dernières années en Irak, des accidents de ce type sont rares. Le dernier naufrage remonte à mars 2013, quand un bateau-restaurant avait coulé à Bagdad, là aussi sur le Tigre, faisant cinq morts.

A Bagdad, le premier ministre irakien, Adel Abdel Mahdi, a annoncé la mise en alerte de l’ensemble des services de santé et la mobilisation de toutes les équipes disponibles à Mossoul pour les recherches. Il a en outre réclamé « un rapport d’enquête sous vingt-quatre heures pour déterminer les responsabilités ».

L’ancien chef du gouvernement, Haïder Al-Abadi, a appelé à décréter un deuil national, alors que plusieurs dirigeants politiques ont dénoncé l’absence de surveillance des équipements de loisirs vétustes. En Irak, où des manifestations dénoncent régulièrement la déliquescence et l’absence d’entretien des services publics, cette question est particulièrement sensible.