Des « gilets jaunes » sur la place Denfert-Rochereau à Paris le 23 mars 2019. / FRANCOIS GUILLOT / AFP

Des « gilets jaunes » commençaient à se rassembler dans plusieurs villes françaises pour un 19e samedi consécutif de manifestations, caractérisé par un dispositif de surveillance renforcé une semaine après les violences intervenues sur les Champs-Elysées.

A Paris, quelques personnes se sont retrouvées place du Trocadéro, ainsi que non loin de la fontaine des Innocents, à Châtelet. D’autres se sont réunies à Denfert-Rochereau où un défilé – déclaré en préfecture – doit prendre la direction de la butte Montmartre à partir de 13 heures.

A midi, alors que les premiers manifestants commençaient à se retrouver dans la capitale, la préfecture a annoncé que 2 322 contrôles préventifs avaient été effectués, entrainant 31 interpellations et 15 verbalisations de personnes s’étant rendues sur le périmètre interdit, autour des Champs-Elysées.

A Nice, les premières tensions se sont fait sentir dès la fin de la matinée. Les services de police ont fait évacuer la place Garibaldi, près de la vieille ville, où des personnes se sont réunies malgré l’interdiction de manifester. Six ont été interpellées en fin de matinée.

Les autres rassemblemens organisés ailleurs en France se déroulaient dans le calme, à Tourcoing (Nord), notamment, où se sont réunies plusieurs dizaines de personnes qui doivent rallier le centre de Lille, distant d’une douzaine de kilomètres. L’une des principales figures du mouvement, Priscillia Ludosky, s’est rendue sur place. Une autre personalité des « gilets jaunes », Maxime Nicolle (Fly Rider), est également attendu à ce rassemblement.

Des appels à manifester ont aussi été lancés à Montpellier, Strasbourg ou Lyon, ainsi qu’à Guéret, dans la Creuse, où la mobilisation devrait prendre la forme d’un blocage routier.

Renforcement de la sécurité

Les autorités ont prévu ce samedi un renforcement du dispositif de sécurité pour éviter les violences de la semaine dernière, qui avaient abouti à l’incendie du restaurant Le Fouquet’s et le pillage de nombreuses boutiques de l’avenue des Champs Elysées. Le premier ministre a depuis annoncé la destitution du préfet de police de Paris, Michel Delpuech.

Nommé lundi, son remplaçant, Didier Lallement, a pris un arrêté interdisant tout « rassemblement de personnes se revendiquant des gilets jaunes » avenue des Champs-Elysées et dans un périmètre comprenant la présidence de la République, l’Assemblée nationale, la place de l’Etoile et une portion de 100 mètres des rues transversales.

Six mille membres des forces de police sont déployés dans la capitale, parmi lesquels des « brigades de répression de l’action violente » (BRAV), unités d’action rapide amenées à intervenir dès les premiers troubles.

Interdictions de manifester et Sentinelles

« Nous avons défini conformément aux instructions du premier ministre et du ministre de l’intérieur un certain nombre de périmètres qui seront tenus par des forces et au sein de ces périmètres auront une capacité d’initiative tactique, c’est-à-dire qu’elles pourront prendre des initiatives, (...) faire cesser des violences », a dit Didier Lallement en matinée sur BFMTV. Les unités pourront faire usage des lanceurs de balle de défense (LBD) « dans le respect du cadre d’emploi de ces armes intermédiaires », écrit la préfecture de police de Paris.

Des préfets ont décrété des interdictions de manifester dans des périmètres sensibles, comme à Toulouse place du Capitole ou dans le centre de Nice et de Marseille. Toute personne manifestant dans ces zones interdites s’expose à une amende de 135 euros.

L’annonce du gouvernement de recourir davantage à l’opération antiterroriste Sentinelle dans la capitale pour assurer le maintien de l’ordre a suscité une vive polémique jeudi. Ces effectifs ne seront toutefois pas mis en première ligne, a annoncé le gouvernement.

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