La pétition demandant au gouvernement de « révoquer l’article 50 et de rester dans l’Union européenne » (UE) avait récolté, dimanche 24 mars au matin, plus de 4,8 millions de signatures. Mise en ligne fin février, elle est la pétition la plus populaire à avoir été soumise sur le site Internet du Parlement.

Le nombre de signatures n’a cessé d’augmenter dans la journée de samedi alors qu’un million de personnes, selon le chiffre des organisateurs, ont défilé dans le centre de Londres pour qu’un nouveau « vote populaire » soit tenu sur le Brexit, espérant qu’il aboutisse au maintien du Royaume-Uni dans l’UE.

La notification le 29 mars 2017 de l’article 50 du traité de Lisbonne, qui régit la sortie d’un pays de l’Union européenne, a formellement lancé la procédure de divorce et fixé son terme, provisoire, au 29 mars prochain. La Cour de justice de l’Union européenne a jugé, en décembre 2018, qu’un pays était habilité à revenir unilatéralement sur sa décision de quitter l’UE et ce, sans même consulter les autres pays membres.

Menaces de mort et torrent d’injures

La femme à l’origine de cette pétition a, elle, été forcée de fermer son compte Facebook après avoir reçu de multiples menaces de mort, rapporte le quotidien britannique The Guardian. Margaret Anne Georgiadou a fait savoir sur Twitter, samedi matin, ce qu’elle vivait depuis le lancement de sa pétition :

« Hier soir, j’ai reçu trois menaces de mort par téléphone. Qui veut tellement du Brexit qu’il est prêt à tuer pour lui ? »

Dans un tweet précédent, elle a également indiqué qu’elle avait supprimé son compte Facebook après avoir été victime d’un « torrent d’injures » sur les réseaux sociaux.

Car le succès de sa pétition n’est pas anecdotique : en vertu des règles parlementaires, Westminster doit étudier la possibilité d’organiser un débat sur toute pétition réunissant plus de 100 000 signatures. Avec près de 5 millions de signatures, l’objectif a été plus qu’atteint. Même si pour l’heure, la première ministre Theresa May écarte toujours la possibilité de mettre un terme au processus de sortie de son pays de l’Union européenne. « Je ne crois pas qu’il faille révoquer l’article 50 », déclarait-elle encore jeudi, lors de sa visite à Bruxelles.

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