Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a annoncé, lundi 25 mars, qu’il portait plainte contre Facebook France et YouTube France pour avoir diffusé la vidéo du massacre de cinquante fidèles par un terroriste australien à Christchurch, en Nouvelle-Zélande.

Le CFCM porte plainte pour « diffusion de message à caractère violent incitant au terrorisme ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine susceptible d’être vu ou perçu par un mineur », selon la plainte envoyée au procureur de la République de Paris, dont une copie a été transmise à l’Agence France-Presse (AFP).

Cette plainte intervient alors que Facebook comme YouTube avaient annoncé avoir déployé d’importants moyens, dont des dispositifs de filtrage automatique, pour empêcher la diffusion de la vidéo de l’attentat (l’auteur de l’attaque ayant diffusé en direct le massacre sur son profil Facebook). Dans un communiqué, Facebook avait ainsi expliqué avoir supprimé plusieurs centaines de milliers de versions des images. Mais l’entreprise a aussi reconnu que certaines vidéos, modifiées pour tromper ses outils de détection, avaient pu temporairement échapper à sa modération, et rester temporairement en ligne.

La loi française prévoit cependant que les plates-formes comme YouTube et Facebook ne sont pas pénalement responsables des contenus qu’elles hébergent, à condition qu’elles suppriment rapidement les textes et images illégales qui leur sont signalées. Pour obtenir une condamnation, le CFCM devra donc prouver que les deux réseaux sociaux ont manqué à cette obligation.