Lors de la rencontre qui opposait le Paris-Saint-Germain à l’Olympique de Marseille, le 17 mars, au Parc des princes. / THOMAS SAMSON / AFP

Pas de sanctions, mais de la pédagogie. Alors que la ministre des sports a réclamé des pénalités pour faire cesser les chants haineux – notamment homophobes – dans les stades, la présidente de la Ligue de football professionnel (LFP), Nathalie Boy de la Tour, a dit lundi 25 mars croire davantage « à la prévention et à la sensibilisation » .

Mme Boy de la Tour a affirmé qu’il fallait « y aller par étapes (…), il y a déjà énormément de choses qui sont réalisées par la LFP ». Elle a mis en avant les séances de sensibilisation qu’organise la Ligue dans les centres de formation et a cité une opération qui impliquera tous les clubs professionnels, le 17 mai, lors de la Journée mondiale contre l’homophobie.

Au sujet d’une plus grande sévérité à l’égard des clubs, elle a fait valoir qu’il pouvait être difficile de faire constater des chants haineux. « Les délégués de la LFP et les arbitres sont très concentrés sur le match. De temps en temps, il peut y avoir des propos homophobes ou racistes qui ne [leur] reviennent pas aux oreilles. »

« Je n’emmènerai pas mes enfants dans un match comme ça »

La ministre des sports, Roxana Maracineanu, a visé les ultras parisiens en déplorant ce week-end la tonalité des chants qu’elle avait entendus au Parc des Princes lors du dernier clasico (PSG-OM), le 17 mars.

Sur Franceinfo, Mme Maracineanu a par ailleurs encouragé la LFP « pour qu’il y ait des pénalités et que les clubs deviennent plus responsables (…). Moi, je n’emmènerai pas mes enfants dans un match comme ça. »

Mais la présidente de la Ligue a voulu nuancer :

« Pour beaucoup de supporters, ça fait partie du folklore. Ils n’ont pas forcément l’impression de blesser, ce n’est pas pour ça que ce n’est pas grave. »

Elle a aussi vanté le « travail d’éducation et de sensibilisation (…) pour pouvoir montrer que, derrière les mots qu’on peut utiliser de façon un peu légère, on peut blesser, faire souffrir quelqu’un ».

Selon elle, « la situation s’est clairement améliorée dans nos stades ». Elle en veut pour preuve « les enquêtes d’image » que fait réaliser la LFP et la hausse des spectateurs dans les stades.

Il y a une semaine, le Paris-Saint-Germain avait condamné « fermement les injures à caractère homophobe proférées par Patrice Evra », après que le défenseur avait lancé « Paris, vous êtes des pédés » dans une vidéo.