La première ministre britannique, Theresa May, le 12 mars au Parlement à Londres. / Jessica Taylor / AP

Theresa May, femme de devoir, se sacrifie sur l’autel du Brexit. Prenant la parole mercredi 27 mars en fin d’après-midi devant les députés conservateurs, la première ministre britannique a annoncé qu’elle est « disposée à quitter ses fonctions plus tôt qu’[elle] n’en avait l’intention afin d’accomplir ce qui est bon pour notre pays et notre parti ». Autrement dit, Mme May promet qu’elle ne conduira pas la deuxième phase des négociations avec l’UE et démissionnera – sans préciser la date de son départ. Mais ceci à une condition : que les députés adoptent son accord sur le Brexit avec l’UE, texte qu’ils ont rejeté à deux reprises. « Je demande [aux députés conservateurs] de soutenir cet accord afin que nous puissions terminer notre devoir historique : mettre en œuvre la décision du peuple britannique et quitter l’Union européenne sans accroc et de façon ordonnée. »

Dans une atmosphère chargée d’émotion, Mme May a affirmé qu’elle avait « parfaitement entendu » l’humeur des parlementaires, dont un certain nombre ont effectivement conditionné leur vote à son départ.

Cette décision intervient alors que s’est ouvert, mercredi à la Chambre des communes le débat destiné à dégager une majorité sur des propositions alternatives au « deal » conclu en novembre dernier par Mme May à Bruxelles. La promesse de démission de Theresa May devrait peser lour sur ce débat. Elle devrait déboucher, dès demain jeudi ou vendredi sur un troisième vote sur l’accord Brexit. En promettant de s’effacer, la première ministre a mis toutes les chances de son côté pour l’emporter enfin. Si l’accord est voté cette semaine, le Brexit aurait lieu le 22 mai. Sinon, il surviendra le 12 avril.

A quoi sert le speaker de la Chambre des communes, et pourquoi crie-t-il autant ?
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