Le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, le 18 mars à l’Elysée. / LUDOVIC MARIN / AFP

Le temps est au déminage du côté de la rue de Grenelle. Le ministre de l’éducation s’est défendu, mercredi 27 mars, de vouloir « imposer » les regroupements écoles-collèges prévus dans le projet de loi de réforme, qui font craindre à certains enseignants et parents d’élèves la disparition des directeurs d’école.

Cette entité commune regroupant un collège et une ou plusieurs écoles du même secteur, prévue dans le projet de loi et appelée « projet d’établissements publics des savoirs fondamentaux », « ne remet pas en cause l’existence des écoles et de leurs directeurs », affirme Jean-Michel Blanquer dans un entretien au Parisien :

« Si c’était imposé partout en France, je comprendrais complètement l’émoi, mais cela n’est absolument pas ça. »

M. Blanquer se dit, par ailleurs, « tout à fait prêt » à ajouter la nécessité de « l’accord de la communauté éducative pour que ces établissements puissent voir le jour » dans le texte du projet de loi, « si cela permet de rassurer définitivement ». « Ces établissements ne se feront que s’il y a un consensus local », a-t-il insisté, indiquant comprendre « les émotions de bonne foi » dans la mobilisation des parents et enseignants cette semaine.

Plus fort taux de grévistes depuis 2017

Les principaux syndicats enseignants ont appelé à une journée d’action samedi, dix jours après une première journée qui avait mobilisé près d’un quart des enseignants des écoles maternelles et élémentaires, selon le ministère, et 40 % selon le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire. Il s’agissait du taux de grévistes « le plus haut depuis 2017 ».

Interrogé, par ailleurs, sur d’éventuelles suppressions de postes dans les collèges et lycées dans les années à venir, le ministre a botté en touche, expliquant que « ce n’est pas encore pleinement arbitré ».

En outre, Jean-Michel Blanquer a indiqué que la mise en place des CP et CE1 à 12 en REP et REP + en Seine-Saint-Denis prendrait plus de temps que prévu, faute de place et d’enseignants :

« Nous avons un problème pratique – un manque de locaux – pour arriver à diviser les classes, et un manque de ressources humaines de qualité indispensable pour y parvenir. Donc nous préférons étaler la fin du déploiement. Au lieu d’être totalement effective sur deux ans, elle le sera sur trois. »