Les députés de l’Etat de Géorgie, dans le sud des Etats-Unis, ont voté vendredi 29 mars une loi anti-avortement, la plus contraignante du pays en matière de période possible d’intervention, en dépit des menaces de boycott de stars d’Hollywood. « La Géorgie attache une grande valeur à la vie. Nous défendons les innocents et parlons au nom de ceux qui ne peuvent pas parler pour eux-mêmes », a commenté le gouverneur républicain de l’Etat, Brian Kemp, un républicain.

Plusieurs dizaines de célébrités du cinéma américain, dont Ben Stiller, Alec Baldwin et Alyssa Milano, ont écrit à Brian Kemp, le prévenant qu’elles ne pourront plus travailler « en toute conscience » en Géorgie, une destination populaire pour les tournages, si la loi était promulguée.

Le Parlement de Géorgie, un Etat conservateur et religieux, a voté l’interdiction de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dès la détection d’un rythme cardiaque chez l’embryon, possible à partir de la sixième semaine de grossesse. La loi, connue sous le nom d’« Heartbeat Bill » (« texte du battement de cœur » en français), comporte une exception en cas de complications médicales, mais pas pour les victimes d’un viol et d’un inceste.

« Nous nous reverrons au tribunal »

Les associations de défense des droits humains dénoncent un texte interdisant l’avortement avant que la majorité des femmes n’apprennent leur grossesse. « Si le gouverneur Kemp promulgue cette loi, l’ACLU n’a qu’une seule chose à lui dire : nous nous reverrons au tribunal », a déclaré Andrea Young, la responsable pour la Géorgie de cette puissante organisation de défense des droits civiques.

La « loi du battement de cœur » a déjà été votée dans plusieurs Etats américains, comme le Kentucky et l’Iowa, où elle a toutefois été immédiatement bloquée par des juges. Le 20 mars, le Parlement du Mississippi l’a également adoptée.

La Cour suprême a légalisé l’avortement aux Etats-Unis en 1973, jugeant que les femmes peuvent avorter tant que le fœtus n’est pas viable. Au-delà, chaque Etat peut restreindre ou interdire les avortements, sauf si la vie ou la santé de la mère est en danger.

Mais l’arrivée de deux juges nommés par Donald Trump à la Cour suprême a fait basculer l’institution dans le camp conservateur, nourrissant les conjectures sur une possible évolution de cette jurisprudence.