Comme chaque année, le dernier week-end du mois de mars filera un peu plus vite que les autres. Il faudra en effet avancer sa montre d’une heure dans la nuit du samedi 30 au dimanche 31 pour passer de l’heure d’hiver à l’heure d’été. Mais ce changement d’heure pourrait bien être l’un des derniers, alors que le Parlement européen a voté pour sa suppression le 26 mars. Le point sur la situation en Europe et en France.

Le Parlement européen a voté pour

Au départ, le changement d’heure avait vocation à susciter des économies d’énergies. C’était notamment l’argument avancé par le gouvernement français en 1976, lors de sa mise en place. Mais les effets de la mesure sont contestés, tout comme ses supposées conséquences négatives sur les rythmes de sommeil. C’est ce qui a amené plusieurs pays à abolir le changement d’heure, comme la Russie en 2011 ou la Turquie en 2016.

La Commission européenne s’est emparée du sujet à l’été 2018 en lançant une consultation qui a engendré plus de 4,6 millions de réponses. Avec un résultat sans appel : 84 % des Européens qui y ont participé se sont prononcés pour l’abandon du changement d’heure.

Une proposition de directive européenne sur le sujet a rapidement suivi, proposant que les Etats membres ne changent plus d’heure après 2019. Le Parlement européen a donné son feu vert au texte mardi 26 mars, en rallongeant le délai accordé aux Etats membres pour se décider : le texte prévoit que ceux qui souhaiteront adopter l’heure d’été pourront le faire en mars 2021, et que ceux qui souhaiteront conserver l’heure d’hiver devront le faire en octobre 2021.

Mais ce vote des députés européens ne clôt pas les débats : les Etats membres de l’UE sont divisés sur le sujet et aucune discussion n’est prévue pour l’heure à Bruxelles d’ici au mois de juin.

Des millions de participants pour la consultation française

La France fait partie des Etats qui n’ont pas encore pris position sur le changement d’heure. La commission des affaires européennes de l’Assemblée nationale a organisé une consultation citoyenne sur le sujet du 4 février au 3 mars. Celle-ci a réuni 2,1 millions de participants. Une très large majorité (83,71 %) se dit favorable à la fin du changement d’heure.

Quant au dilemme entre heure d’été et heure d’hiver, les participants ont là aussi tranché : 59,17 % ont dit préférer rester à l’heure d’été.

Cette consultation n’a qu’une valeur indicative, mais ses résultats devraient être pris en compte dans le choix que la France communiquera à l’Union européenne.

Heure d’été ou heure d’hiver, ça changerait quoi ?

Si la fin du changement d’heure est actée, la France devra choisir si elle reste à l’heure d’hiver ou l’heure d’été. Ce choix peut paraître anecdotique, mais il a pourtant des conséquences très concrètes. A l’heure d’hiver, le soleil se lève une heure plus tôt qu’à celle d’été, ce qui peut par exemple convenir aux matinaux. Mais il se couche aussi une heure plus tôt.

Par ailleurs, les données du problème sont variables d’un point à l’autre du pays. Par exemple, les 900 km qui séparent Strasbourg de Brest engendrent un décalage de près d’une heure des heures de lever et coucher du soleil entre les deux villes :

De quoi alimenter pour de longs mois encore les débats sur le changement d’heure et, en cas de suppression de celui-ci, le choix de la future « bonne heure » à conserver en France.