Ce Monument national à la Résistance qui orne le plateau des Glières, oeuvre en béton du sculpteur Émile Gilioli, représente un oiseau à l’aile droite amputée. / Pascal Deloche/Godong / Photononstop / Pascal Deloche/Godong / Photononstop

Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy participeront tous les deux aux commémorations sur le plateau des Glières (Haute-Savoie) dimanche 31 mars. Le chef de l’Etat et l’ancien président honoreront le 75e anniversaire des combats au cours desquels une centaine de maquisards furent tués en 1944 par des soldats allemands et des miliciens français. La cérémonie d’hommage se tiendra dans la matinée à la nécropole nationale de Morette.

Après une allocution à la nécropole, Emmanuel Macron, qui sera accompagné des ministres Jean-Michel Blanquer et Geneviève Darrieussecq, se rendra sur le plateau où a été érigé en 1973 un monument national à la Résistance, avant de déjeuner avec des élus.

Le déplacement pourrait être perturbé par des « gilets jaunes » de la région qui, sur les réseaux sociaux, réfléchissent à la manière de mener une action commune aux Glières.

Ce haut plateau calcaire situé dans le massif des Bornes à 1 450 mètres d’altitude est un haut lieu symbolique de la Résistance, malgré une récente remise en cause de l’ampleur de la bataille qui s’y est jouée.

Un symbole de la Résistance française, malgré une controverse historique

Lieu difficile d’accès, les Glières étaient pour la Résistance locale le lieu idéal pour recevoir des parachutages d’armes des alliés. Mais le 31 janvier 1944, le gouvernement de Vichy, sur l’injonction des autorités allemandes, décide d’en finir avec la Résistance et met le département en état de siège.

Le 26 mars 1944, une attaque mobilise soldats allemands et miliciens français avec des moyens disproportionnés face aux 465 maquisards présents sur le Plateau. Ces derniers reçoivent l’ordre de « décrocher » du plateau dans la soirée. Mais 129 maquisards et 20 résistants des vallées ne peuvent échapper à l’encerclement : 124 sont tués lors du combat ou fusillés, 9 disparaissent et 16 mourront en déportation.

A partir de ce moment, la bataille des Glières devient, grâce à la radio de Londres, le symbole de la Résistance française. Cette version est cependant contestée par certains historiens. Selon Claude Barbier, qui a eu accès à des archives inexploitées et écrit une thèse en 2011 sur le sujet, « il n’y a pas eu de bataille à Glières » mais une répression féroce de la part des soldats allemands et des forces de Vichy sur des maquisards en repli, affamés et exténués.

Un Monument national à la Résistance, œuvre en béton du sculpteur Émile Gilioli, représentant un oiseau à l’aile droite amputée, a été inauguré le 2 septembre 1973 par André Malraux, ancien ministre du général de Gaulle et ancien résistant.

François Mitterrand s’est rendu sur le plateau en avril 1994 pour le 50e anniversaire des combats. Nicolas Sarkozy y fit une halte en 2007 juste avant le second tour de l’élection présidentielle puis s’y est rendu tous les ans durant son quinquennat.