Le patron et fondateur de Facebook Mark Zuckerberg appelle les pouvoirs publics dans le monde à jouer un « rôle plus actif » pour réguler Internet, invitant notamment plus d’Etats à s’inspirer des règles européennes en matière de protection de la vie privée.

« Je suis convaincu que les gouvernements et les régulateurs doivent jouer un rôle plus actif », écrit Mark Zuckerberg dans une tribune publiée dans le Washington Post aux Etats-Unis, le Frankfurter Allgemeine Zeitung en Allemagne, le Sunday Independent en Irlande et le Journal du Dimanche en France.

« Faire évoluer la régulation d’Internet nous permettra de préserver ce qu’Internet a de meilleur - la liberté pour les gens de s’exprimer et l’opportunité pour les entrepreneurs de créer - tout en protégeant la société de préjudices plus larges », poursuit-il. Mark Zuckerberg estime qu’il faut de nouvelles réglementations dans quatre domaines : les contenus violents et haineux, l’intégrité des élections, la protection de la vie privée et la portabilité des données.

Cette tribune intervient quelques jours après les vives critiques adressées au premier réseau social au monde au sujet de l’utilisation de sa plateforme de vidéo Live par l’auteur de l’attentat de la mosquée de Christchurch en Nouvelle-Zélande. Les tentatives d’influences étrangères lors d’élections, la modération des contenus haineux et les inquiétudes concernant les données personnelles des utilisateurs sont également au cœur des reproches adressés à Facebook.

« Actualiser les règles »

Au sujet de la protection des données, M. Zuckerberg juge que davantage de pays devraient s’inspirer du Règlement européen de protection des données (RGPD), officiellement entré en vigueur le 25 mai 2018 et qui prévoit des amendes pour les entreprises ne respectant pas la vie privée des utilisateurs de leurs services, notamment à des fins de publicité ciblée. « Je pense qu’il serait bon pour Internet que davantage de pays adoptent une réglementation telle que le RGPD comme cadre commun », écrit Mark Zuckerberg.

Concernant les contenus haineux et violents, le fondateur de Facebook se range du côté des « décideurs publics » qui « me disent souvent que nous avons trop de pouvoir en matière d’expression ». « Franchement, je suis d’accord », écrit-il, proposant la mise en place d’« organismes tiers » dont le rôle serait de « définir des standards sur la diffusion des contenus violents et haineux et d’évaluer les entreprises sur la base de ces standards. »

Sur la question des élections, M. Zuckerberg note que les lois existantes sur la publicité politique en ligne concernent principalement les candidats et les élections, « plutôt que les sujets politiques qui divisent et sur lesquels nous avons constaté plus de tentatives d’interférence ». Aussi appelle-t-il à une modernisation de la législation afin qu’elle reflète « la réalité des menaces actuelles ».

« Les règles régissant Internet ont permis à une génération d’entrepreneurs de créer des services, qui ont changé le monde et créé beaucoup de valeur dans la vie des gens, écrit M. Zuckerberg. Il est temps d’actualiser ces règles afin de définir clairement les responsabilités des personnes, des entreprises et des gouvernements. »