L’ancien patron des patrons algériens, Ali Haddad, a été arrêté dans la nuit du samedi 30 mars à un poste-frontière avec la Tunisie. Ici, en octobre 2015. / RYAD KRAMDI / AFP

La justice algérienne a ouvert des enquêtes sur des faits de corruption et de transfert illicite de capitaux vers l’étranger et interdit aux personnes visées de sortir d’Algérie, a annoncé lundi 1er avril, sans citer de noms, le parquet d’Alger dans un communiqué reçu par l’AFP.

Cette annonce intervient après l’interdiction dimanche par l’aviation civile des mouvements d’avions privés sur les aéroports algériens et l’arrestation nocturne à un poste-frontière avec la Tunisie, pour des raisons non précisées, du patron des patrons démissionnaire, Ali Haddad, puissant homme d’affaires proche de la présidence. Le communiqué ne donne aucun autre détail sur l’identité des personnes suspectées, leur nombre ou les faits visés.

L’Algérie est le théâtre depuis plus d’un mois d’une contestation inédite contre le président Abdelaziz Bouteflika, à la tête de l’Etat depuis vingt ans, son entourage et plus généralement le « système » au pouvoir. Les slogans des imposantes manifestations recensées à travers le pays visent régulièrement les « voleurs » et la « mafia » des dirigeants accusés d’être corrompus et de détourner l’argent du pays à leur profit.

Plusieurs scandales retentissants ont émaillé les vingt ans de pouvoir du président Bouteflika. Depuis plusieurs semaines, une certaine psychose règne en Algérie autour de prétendues tentatives de fuite du pays de certains responsables ou hommes d’affaires liés au pouvoir, ou de tentatives d’en faire sortir des capitaux.