Le président de la République algérienne, Abdelaziz Bouteflika, démissionnera avant le 28 avril, date de la fin de son quatrième mandat, indique lundi 1er avril l’agence de presse officielle Algérie Presse Service qui cite un communiqué de la présidence. Le chef de l’Etat prendra auparavant des « mesures pour assurer la continuité du fonctionnement des institutions de l’Etat durant la période de transition », indique également le texte.

« La nomination du nouveau gouvernement en date du 31 mars 2019 par son Excellence M. Abdelaziz Bouteflika, président de la République, sera suivie par d’importantes décisions qu’il prendra, conformément aux dispositions constitutionnelles, à l’effet de permettre d’assurer la continuité du fonctionnement des institutions de l’Etat durant la période de transition qui s’ouvrira à la date à laquelle il décidera sa démission », précise la même source.

« Ladite démission du président de la République interviendra avant le 28 avril 2019, date de la fin de son mandat électif », ajoute le communiqué. Ni la date de cette démission ni les « décisions importantes » qui seront prises n’ont été précisées.

Contestation massive et inédite

Au pouvoir depuis vingt ans, le président Bouteflika est confronté depuis le 22 février à une contestation massive et inédite, réclamant son départ et celui de son entourage et plus largement celui du « système » au pouvoir.

Après avoir renoncé à briguer un cinquième mandat, une perspective qui a fait descendre des millions d’Algériens dans la rue, M. Bouteflika avait reporté la présidentielle initialement prévue pour le 18 avril et proposé de remettre ses pouvoirs à un successeur élu à l’issue d’une Conférence nationale censée réformer le pays et élaborer une nouvelle Constitution. Une option qui impliquait qu’il reste au pouvoir au-delà de l’expiration de son quatrième mandat et jusqu’à une date indéterminée, catégoriquement rejetée par les manifestants, dont la mobilisation n’a pas faibli ces dernières semaines.

Manifestations à Alger, le 29 mars. / Ramzi Boudina / REUTERS

M. Bouteflika s’est retrouvé très isolé ces derniers jours après que le chef d’état-major de l’armée, le puissant général Ahmed Gaïd Salah, un indéfectible allié, eut affirmé que son départ du pouvoir était la solution à la crise, position à laquelle se sont ralliés rapidement l’essentiel des piliers de son régime.

Selon la Constitution, une fois sa démission actée, c’est le président du Conseil de la nation, la Chambre haute du Parlement, Abdelkader Bensalah, 76 ans, qui assurera l’intérim durant une période maximale de quatre-vingt-dix jours au cours de laquelle une présidentielle sera organisée.

Notre sélection d’articles pour comprendre la contestation en Algérie

Depuis le 22 février, le mouvement de protestation le plus important des deux dernières décennies en Algérie a poussé des dizaines de milliers de personnes dans les rues pour exprimer leur opposition à un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, avant l’élection présidentielle prévue le 18 avril.

Retrouvez ci-dessous les contenus de référence publiés par Le Monde pour comprendre la crise qui traverse le pays :

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