La section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie des enquêtes sur les deux charges explosives découvertes lundi 1er avril devant une trésorerie et la direction départementale des finances publiques à Bastia, a indiqué à l’AFP la procureure de Bastia Caroline Tharot, qui a précisé qu’« il n’y a[vait] aucune revendication à ce stade ».

La première charge explosive qui n’a pas détoné, a été découverte lundi matin devant le centre des finances publiques du Cap Corse, à Ville-di-Pietrabugno, en périphérie nord de Bastia (Haute-Corse). Selon une source proche de l’enquête, cette charge était composée d’une centaine de grammes de tolite, un explosif à usage militaire connu sous le nom de TNT. Elle a été découverte par un agent du Trésor public à son arrivée sur son lieu de travail.

La seconde charge, qui n’a pas explosé non plus, serait constituée d’un bidon et d’une mèche. Un périmètre de sécurité a été mis en place autour du centre des finances publiques de Bastia. Il s’agit de la première cette année qui visait un établissement public.

Visite de Macron jeudi

Sur Twitter, le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin, a condamné « fermement cette tentative d’attaque lâche contre un centre des finances publiques ». « Attaquer un centre des impôts, c’est attaquer la République. Je souhaite que les auteurs soient retrouvés et punis », a-t-il ajouté.

Cette découverte intervient à trois jours de la visite dans l’île, jeudi, du président de la République, Emmanuel Macron. Elle fait par ailleurs suite à deux attentats survenus ce week-end en Corse-du-Sud et Haute-Corse contre deux villas qui ont été en partie détruites.

Dans la nuit du 9 au 10 mars, et alors qu’une visite d’Emmanuel Macron avait été annoncée pour le 19 mars par des médias locaux, six résidences secondaires avaient déjà été visées par des explosions provoquées à l’aide de bouteilles de gaz, sans faire aucun blessé mais en provoquant de sérieux dégâts. Aucune revendication n’avait été exprimée.

Plusieurs dizaines d’actes de vandalisme contre des trésoreries publiques ont par ailleurs été signalés ces derniers mois en France, sur le continent, revendiqués pour certains par des groupes se présentant comme faisant partie des « gilets jaunes », dans un contexte de ras-le-bol fiscal exacerbé. A la mi-février, une bombe artisanale avait ainsi explosé devant un centre des impôts de Villeneuve-lès-Avignon (Gard), sans faire de dégâts ni de victimes.