Dimanche 31 mars, lors d’une manifestation d’opposants au président algérien Abdelaziz Bouteflika qui se tenait place de la République à Paris, une femme a été victime d’une agression transphobe. Une enquête a été ouverte le jour des faits pour « violences commises en raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre de la victime », a précisé mardi au Monde une source judiciaire.

Les images, filmées par un manifestant, ont été publiées par le coordinateur national de l’association Stop Homophobie, Lyes Alouane, mardi matin sur Twitter. On y voit une femme, habillée d’une robe noir et blanc, remonter les escaliers du métro République puis se faire alpaguer et frapper par des manifestants.

« L’auteur de la vidéo m’a raconté qu’un jeune a craché sur cette femme transgenre. Elle s’est approchée pour avoir des explications et c’est là qu’elle s’est fait frapper. Elle a été humiliée », a expliqué Lyes Alouane à Franceinfo. Et de poursuivre :

« Le groupe d’hommes chante en arabe. Les paroles de cette chanson signifient : “Tu es une friandise”, “tiens voilà le gâteau ou le bonbon, le chocolat”. Cela la réduit à un objet sexuel. »

« Les agresseurs doivent être poursuivis »

La vidéo a suscité de nombreuses réactions politiques, au premier rang desquelles celle d’Alexandra Cordebard, maire du 10e arrondissement de Paris, où les faits se sont produits :

« J’ai signalé les faits au commissariat de police (…) : les agresseurs doivent être poursuivis. »

Ont suivi dans la matinée les réactions de la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui s’est dite « indignée par cette agression transphobe, que je condamne avec la plus grande fermeté », ainsi que celle de la secrétaire d’Etat chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, Marlène Schiappa.

Selon un bilan provisoire dressé en novembre 2018, les plaintes pour agression contre des personnes LGBT ont augmenté de 15 % entre janvier et septembre de cette année-là. Il est toutefois difficile de distinguer ce qui, dans ces chiffres, relève de la libération de la parole des victimes et ce qui reflète l’expression d’une haine décomplexée.

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