Son équipe a dénoncé lundi une campagne de « calomnies » mais ces accusations et la polémique qui enfle depuis vendredi menacent la probable candidature de l’ancien vice-président / Frank Franklin II / AP

Il y avait urgence à réagir. Dans un message publié mercredi sur Twitter, l’ancien vice-président Joe Biden explique qu’il « n’a jamais pensé que la politique était quelque chose de froid et d’aseptisé, mais qu’il s’agissait de créer du lien, de serrer des mains ». « J’essaie toujours de créer une relation humaine, je serre des mains, j’enlace les gens, je prends les hommes et les femmes par les épaules en leur disant “tu peux le faire” », déclare-t-il dans une vidéo de deux minutes accompagnant son message sur Twitter.

Il reconnaît qu’aujourd’hui « il s’agit davantage de prendre des selfies » et que son comportement passé avec les femmes a rendu certaines personnes mal à l’aise.

« Les normes sociales ont commencé à changer, elles ont changé et j’ai entendu ce que disent ces femmes. Et les limites de la protection de l’espace personnel ont été réinitialisées. (…) Je serai plus attentif au respect de l’espace personnel à l’avenir. »

Connu pour être tactile avec les femmes, Joe Biden a été accusé vendredi par Lucy Flores, 39 ans, ex-élue démocrate de l’Assemblée du Nevada, d’un baiser déplacé, « sur le haut de la tête », en 2014 lors d’un meeting de campagne.

Amy Lappos, une ancienne assitante au Congrès originaire du Connecticut, accuse l’ancien vice-président de l’avoir touchée de manière inappropriée lors d’une collecte de fonds en 2009. « Ce n’était pas sexuel, mais il m’a attrapée par la tête », expliquait lundi Amy Lappos au journal Hartford Courant.

Deux autres femmes ont évoqué dans le New York Times des moments de gêne face à des gestes équivoques, selon elles, de M. Biden.

A 76 ans, Joe Biden domine les sondages dans le camp démocrate alors même qu’il n’est pas officiellement candidat à la Maison Blanche.

Candidature menacée

Son équipe a dénoncé lundi une campagne de « calomnies », mais ces accusations et la polémique qui enfle depuis vendredi menacent la probable candidature de l’ancien vice-président de Barack Obama, dans un pays où les sensibilités ont nettement évolué depuis le déferlement de la vague #metoo qui a fait tomber nombre de personnalités pour harcèlement sexuel.

Stephanie Carter, épouse de l’ex-ministre de la défense Ashton Carter, affirme sur le site Medium qu’une image amplement reprise montrant Joe Biden à la Maison Blanche en 2015 se tenant debout derrière elle, les mains sur ses épaules, trahit la réalité d’un moment de pure complicité et de solidarité.