Blaise Matuidi (à gauche) et Moise Kean, ici lors d’un match contre Unidese le 8 mars 2019. / MIGUEL MEDINA / AFP

Les comportements racistes d’une partie des supporteurs dans les stades de football font à nouveau la « une » en Italie. Mardi 2 avril, le milieu de terrain français de la Juventus Blaise Matuidi et son coéquipier italien Moise Kean ont ainsi été la cible de cris de singe au cours d’un match de championnat à Cagliari.

Moise Kean a notamment été visé par ces cris après avoir inscrit le but du 2-0 pour la Juventus : ils ont redoublé d’intensité alors que, selon les images de la télévision italienne Sky, il est allé fêter son but, immobile et bras écartés, devant un virage du stade de Cagliari.

Alors que Moise Kean était ensuite encadré par ses équipiers et ramené vers le centre du terrain, Blaise Matuidi, très énervé, est allé pour sa part discuter avec son entraîneur Massimiliano Allegri, faisant de grands gestes vers le même virage. Il est ensuite allé interpeller l’arbitre.

Le match a été interrompu brièvement et le speaker du stade a diffusé un message invitant les spectateurs à cesser ces cris.

Matuidi avait déjà fait l’objet de chants racistes lors du déplacement de la Juventus à Cagliari en janvier 2018. Le club sarde lui avait présenté des excuses, sans toutefois être sanctionné, en raison du manque de preuves.

Polémique sur le comportement de Kean

La polémique a pris de l’ampleur car, après le match, l’attitude Moise Kean a été dénoncée par l’un des coéquipiers, Leonardo Bonucci, et par le président de Cagliari, Tommaso Giulini.

« Kean sait que quand il marque, il devrait fêter ça avec ses équipiers. Il sait qu’il aurait pu faire quelque chose de différent. Moise n’aurait pas dû faire ça et le virage n’aurait pas dû réagir comme ça », a déclaré Leonardo Bonucci.

« Personne n’a rien entendu jusqu’au but. Kean a fait une erreur, il a 19 ans, ça se comprend », a quant à lui expliqué Tommaso Giulini, disant avoir « surtout entendu des sifflets ». « Il y a un moralisme et une dérive qui me déplaît. Ce club a toujours été exemplaire et a toujours dénoncé tout comportement raciste. S’il y a eu des cris racistes, ceux qui les ont lancés ont commis une erreur », a ajouté le président de Calgliari.

Pour sa part jugé, l’entraîneur turinois Massimiliano Allegri a considéré que les outils existent pour sanctionner ce type de dérives et que les dirigeants ont toutes les cartes en mains pour agir : « Nous avons des caméras que nous pouvons utiliser pour arrêter les personnes qui font ça. C’est simple, il faut des règles drastiques. Ces personnes devraient être interdites de stade à vie. Pas seulement pour un mois ou un an. Si tu fais une erreur, tu dois payer. Point. »

Fin décembre 2018, après des inidents racistes à Milan, visant le défenseur sénégalais de Naples Kalidou Koulibaly , le nouveau président de la fédération italienne de football, Gabriele Gravina, avait dit souhaiter simplifier les règlements pour permettre aux arbitres d’interrompre plus facilement un match.