Le conseil d’administration de Renault a décidé, mercredi 3 avril, de ne pas accorder à Carlos Ghosn de retraite chapeau. Le conseil du constructeur a en effet estimé que « les conditions de départ de l’ancien patron de l’Alliance Renault-Nissan ne correspondent à aucun cas d’ouverture du régime de retraite chapeau ». Aucune rente ne pourra donc lui être versée à ce titre. Ce dispositif de retraite est notamment soumis à une condition de présence du mandataire social au moment où il fait valoir ses droits à la retraite.

Le conseil d’administration s’est réuni mercredi pour « statuer sur les conditions financières » du départ de Carlos Ghosn, qui fait l’objet de trois inculpations au Japon, dont deux pour avoir omis de déclarer une grande partie de ses revenus, sur la période cumulée 2010-2018, dans des documents de Nissan remis aux autorités boursières. Il est également poursuivi pour abus de confiance.

Le conseil a précisé que « la rémunération fixe de M. Carlos Ghosn au titre de l’exercice 2018 s’[était] élevée à 1 000 000 euros brut ». Un versement que déplore la Confédération générale du travail (CGT). « Lorsqu’un salarié lambda est incarcéré, il y a suspension de son contrat de travail et il n’est donc pas rémunéré », a estimé l’organisation syndicale dans un communiqué.

« Nombreux questionnements »

D’autre part, le conseil d’administration a évalué à 224 000 euros le montant de la rémunération variable que devrait toucher M. Ghosn au regard des objectifs fixés. Mais il va recommander aux actionnaires de ne pas lui accorder en raison des déboires judiciaires visant son ancien patron.

« Le conseil d’administration a considéré qu’il convenait de prendre en compte, dans l’appréciation de la performance de M. Carlos Ghosn, les nombreux questionnements qui se sont fait jour (…) au sujet d’opérations engagées par l’intéressé », le communiqué évoquant des « pratiques contestables et dissimulées ».

Mi-février, Renault avait privé son ancien dirigeant de son indemnité de non-concurrence et de sa rémunération en actions, représentant environ 30 millions d’euros sur plusieurs années.

Carlos Ghosn a annoncé de son côté, de façon impromptue et sur un compte Twitter créé spécialement pour l’occasion, une conférence de presse jeudi 11 avril. Depuis qu’il a été relâché le 6 mars, moyennant le paiement d’une caution de 7,9 millions d’euros, après plus de cent jours de détention pour des malversations financières présumées, il ne s’est pas exprimé devant la presse.

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