Injures, menaces, vols, coups… Plus de 1 100 incidents ont été signalés par les médecins en 2018, un nouveau record selon un rapport de l’Ordre des médecins publié jeudi 4 avril, qui montre une hausse des violences subies en particulier par les généralistes.

Au total, l’Observatoire de la sécurité des médecins, réalisé depuis 2003 avec Ipsos, a recensé 1 126 incidents contre 1 035 en 2017, soit une augmentation de 9 %. Il s’agit majoritairement d’agressions verbales et de menaces, citées dans 66 % des déclarations, devant les vols ou tentatives de vol (18 %), le vandalisme (8 %) et les agressions physiques (7 %). Une arme a été utilisée dans 3 % des cas.

Un tiers de ces incidents sont liés à « un reproche relatif à une prise en charge » (31 %) et plus d’un sur dix à un vol (17 %), un refus de prescription (16 %), une falsification de document (ordonnance, certificat, 11 %) ou encore un temps d’attente jugé excessif (11 %).

Les généralistes, les plus touchés, sont à l’origine de 70 % des déclarations, contre 61 % en 2017, alors qu’ils représentent moins de la moitié de la profession (44 %). A l’inverse, la part de spécialistes ayant subi des incidents est, elle, passée de 39 % en 2017 à 30 % en 2018, les ophtalmologues, dermatologues et gynécologues étant les plus visés.

Peu de plaintes déposées

Les femmes représentent 49 % des victimes, un chiffre moins élevé qu’en 2017 (51 %) mais toujours supérieur au taux de féminisation du corps médical (47 %). L’agresseur est un patient dans plus de la moitié des cas (54 %), plus rarement un accompagnateur (15 %). L’Ile-de-France, les Hauts-de-France et l’Occitanie sont les trois régions les plus touchées.

La majorité des incidents ont eu lieu en centre-ville (54 %), devant la banlieue (20 %) et le milieu rural (17 %, en hausse de 4 points par rapport à 2017). Dans huit cas sur dix, ils concernent des professionnels exerçant en ville (hors hôpital, public ou privé).

Commentant ces résultats dans un communiqué, l’Ordre a appelé « une nouvelle fois les pouvoirs publics à se saisir de cet enjeu majeur ». Il a notamment réclamé aux préfets d’accélérer le déploiement d’un protocole signé avec l’Etat en 2011 pour améliorer la sécurité des professionnels.

Déplorant le « peu de plaintes » déposées par les praticiens (34 %), l’Ordre a, en outre, souligné que son dispositif de déclaration avait été étendu aux internes en janvier.