Gourde plate en céramique émaillée peinte d’une face d’une scène de départ mythologique inspirée d’Homère et d’autre part d’une scène de bivouac de l’expédition de Charcot aux pôles. Vers 1900-1910. Marque olographe de Gien et signature d’Ulysse Bertrand (1851-1941) au revers. Pièce unique. Haut. 38,5 Diam. 34 cm. Estimée 3 000 / 5 000 €.

Du 5 au 7 avril, des maisons de ventes françaises participent, à l’initiative du Symev (Syndicat national des maisons de ventes volontaires), aux Journées nationales de l’expertise dans le cadre des Journées marteau. Pendant trois jours sont organisées des conférences, des ventes spéciales et des estimations gratuites, dont l’objectif est d’encourager de nouveaux acheteurs et vendeurs à passer les portes, virtuellement ou physiquement, des hôtels des ventes. Les estimations et expertises sont gratuites. Tandis qu’une estimation est un simple avis, écrit ou oral, une expertise est un document officiel, qui peut servir dans le cadre d’une succession, ou d’un contrat d’assurance.

Les commissaires-priseurs veulent montrer grâce à ces journées que déterminer la valeur d’un objet ancien, quel qu’il soit, est au cœur de leur métier. A Paris les études Fauve Paris, Tajan, Morand & Morand, ou encore Digard Auction, participent à une journée spéciale bijoux et accessoires de grandes maisons françaises. En province, des journées d’expertise sont organisées à Cherbourg (Boscher Enchères), Morlaix (Dupont et associés)…

Exceptionnel buste de Minerve c. 1860 en céramique émaillée figurant la déesse sur une colonne décorée à l’éponge. Marque olographe de Gien au revers, monogramme M.L. Pièce unique. Haut. 38 cm.Estimée 2 500 / 3 500 €.

Plus élaborés, les ateliers de l’expertise, proposés par l’étude Ader mettront en scène quatre experts, en ­argenterie, bijoux, mobilier, objets d’art et arts décoratifs, ­présents à Neuilly et Paris pour faire des démonstrations. « Comment reconnaître un poinçon, distinguer un vrai d’un faux diamant, le montage d’un meuble qui permet de le dater… Nos experts vont partager avec le public les petits secrets de leur métier, se réjouit le commissaire-priseur David Nordmann. Cela vient en supplément de ce que nous proposons toute l’année, à savoir des journées d’expertises gratuites thématiques, autour des bijoux, de l’art d’Extrême-Orient, et des conférences mensuelles des Jeudis de l’art. »

« L’histoire de ­l’objet est au moins aussi importante que son prix, surtout dans le cadre de successions » Aymeric Rouillac, commissaire-priseur à Tours

L’étude Brioult, à Vernon (Eure), mise sur une participation plus active du ­public lors de ces journées. L’atelier interactif « Devenez l’expert d’un soir », proposé après la vente du 6 avril, conduira les amateurs à « examiner une série d’objets, tableaux, meubles, lustres ou bronzes, à les détailler jusqu’à réaliser la fiche catalogue, telle qu’elle aurait pu être présentée dans la vente », détaille Me Lydie Brioult. Un apprentissage qui peut s’avérer très utile au vu de ce que les vendeurs potentiels lui apportent parfois en expertise, « littéralement tout ce que vous pouvez imaginer, des vieux outils, des livres de cuisine, des bijoux, des médailles… Mais il ne faut surtout pas arrêter ! Il y a des bonnes surprises, et des mauvaises lorsqu’il faut annoncer que le tableau n’est qu’une reproduction, l’original se trouvant dans un musée »…

Vasque de l’Exposition universelle de 1900 en céramique émaillée turquoise dans le goût de Théodore Deck dédicacée à l’intérieur Georges et Germaine le 12 mars 1900, monogramme ND dans des mascarons. Marque de Gien en creux. Pièce unique. Haut. 36, Diam. 61,5 cm. Estimée 2 000 / 3 000 €.

Certaines études profitent également de ces journées particulières pour organiser des ventes exceptionnelles. L’étude Rouillac, à Tours, propose ainsi une collection de 1 000 céramiques de Gien. Elle est issue d’un collectionneur privé qui ouvrira sa maison pour la ­visite d’avant-vente, et participera à une conférence, « Comment devenir collectionneur », avec Aymeric Rouillac, commissaire-priseur à Tours.

Ce dernier souligne que, s’il reçoit tous les mercredis les particuliers souhaitant un avis sur leurs objets, son rôle ne se limite pas à aligner des chiffres : « L’histoire de ­l’objet est au moins aussi importante que son prix, surtout dans le cadre de successions. Et nous pouvons également conseiller les particuliers sur le mode de vente le plus adapté selon le type d’objet, du vide-greniers à la vente de prestige, sur la fiscalité des œuvres d’art… » Détail qui a son importance : ces estimations, qui n’engagent à rien vis-à-vis du commissaire-priseur, sont anonymes.