Il y a un mois, Laurent Nuñez, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’intérieur, avait reconnu que 83 enquêtes étaient en cours à propos de tirs avec cette arme controversée. / PHILIPPE LOPEZ / AFP

Un policier orléanais est visé par une information judiciaire après avoir tiré le 5 décembre avec un lanceur de balles de défense (LBD) sur un lycéen, le blessant grièvement à la tête, a annoncé le procureur de la République d’Orléans, Nicolas Bessone, jeudi 4 avril.

Cette information judiciaire a été ouverte mardi du chef de « blessures involontaires ayant entraîné une interruption totale de travail de moins de trois mois », a déclaré le procureur, confirmant une information de La République du Centre. L’infraction est passible d’une contravention de cinquième classe (1 500 euros d’amende).

L’enquête de l’inspection générale de la police nationale (IGPN), ordonnée par le procureur, a conclu fin mars à un usage « légitime et proportionné » du LBD, face à un attroupement de manifestants. Le policier n’a fait l’objet d’aucune mesure administrative et, en l’état des investigations, il ne lui est pas reproché un usage abusif de cette arme.

Mais le juge d’instruction devra « déterminer si une faute peut être caractérisée concernant l’exécution du tir et les conditions dans lesquelles il a été réalisé », a précisé M. Bessone. Distance de tir, zone visée, respect du protocole seront ainsi évalués par les enquêteurs.

Plusieurs associations tentent depuis des mois de faire interdire le LBD 40 (lanceur de balles de calibre 40 mm), utilisé plus de treize mille fois depuis le début du mouvement des « gilets jaunes » mi-novembre, lors de manifestations où plus de 2 200 blessés ont été recensés parmi les manifestants, selon le ministère de l’intérieur. Il y a un mois, Laurent Nuñez, le secrétaire d’Etat auprès du minsitre de l’intérieur, avait reconnu que 83 enquêtes étaient en cours à propos de tirs avec cette arme controversée.