L’acteur Jussie Smollett, au centre, le 12 mars au tribunal de Chicago. / DEREK HENKLE / AFP

La mairie de Chicago a l’intention de poursuivre en justice l’acteur américain Jussie Smollett, soupçonné d’avoir organisé une agression raciste et homophobe à son encontre et qui a refusé de rembourser les frais d’enquête, a indiqué jeudi 4 avril un responsable local.

L’acteur noir, ouvertement homosexuel, nie les accusations selon lesquelles il a embauché deux personnes de sa connaissance pour mener en janvier une fausse attaque raciste et homophobe.

Mais la police a rapidement estimé que l’acteur de la série télévisée « Empire » avait mis en scène cette agression pour faire avancer sa carrière. Sur la base de son enquête, un grand jury avait inculpé l’acteur de seize chefs d’accusation, dont dépôt de fausse plainte.

Le procureur de l’Illinois a annoncé le 26 mars l’abandon des charges contre lui et l’effacement des chefs d’inculpation de son casier judiciaire, en échange de la retenue de sa caution de 10 000 dollars et de deux jours de travaux d’intérêt général, mais sans reconnaissance de culpabilité.

Ultimatum

Cette décision a provoqué l’ire notamment du maire démocrate de Chicago Rahm Emanuel, qui avait donné une semaine à Jussie Smollett pour rembourser les frais d’enquête estimés à 130 000 dollars, faute de quoi il engagerait des poursuites. L’ultimatum s’étirait jusqu’à jeudi.

Bill McCaffrey, des services juridiques de la ville de Chicago, a affirmé jeudi que l’acteur avait « refusé de rembourser » et que, par conséquent, les responsables de la municipalité préparaient « une plainte au civil ». « Les services juridiques vont déposer la plainte dans un avenir proche. Dans le cadre de cette action légale, le service juridique cherchera à obtenir toutes les indemnisations possibles », a-t-il ajouté dans un communiqué.

Jussie Smollett avait affirmé avoir été agressé le 29 janvier dans le centre de Chicago par deux individus masqués. D’après son récit, ils lui avaient crié des insultes « racistes et homophobes » et avaient fait référence au slogan de campagne de Donald Trump « Make America Great Again » avant de le frapper.

Ses accusations avaient suscité un vif émoi aux Etats-Unis, où la question des discriminations raciales et sexuelles est très prégnante.