Les Toulonnais ont dominé la rencontre et infligé à Toulouse sa première défaite depuis septembre. / CHRISTOPHE SIMON / AFP

Toulon s’est offert un petit plaisir dans cette saison un peu morose : être la première équipe française à faire chuter Toulouse en Top 14 depuis plus de six mois, samedi 6 avril au stade Vélodrome à Marseille.

Avec une équipe remaniée (absences de Dupont, Kaino ou encore Kolbe) une semaine après sa qualification pour les demi-finales de la Coupe d’Europe obtenue sur le terrain du Racing 92, le Stade Toulousain a mis genou à terre en championnat pour la première fois depuis le 29 septembre.

Quatorze matches sans défaite, dont treize victoires, avaient suivi. Cette incroyable série a donc pris fin, sans cependant avoir de conséquences au classement : les Toulousains sont assurés, à l’issue de la journée, de conserver la place de leader, et au moins quinze points d’avance sur la troisième place, dans la course aux demi-finales.

Pourtant, Toulon a joué presque une mi-temps entière à quatorze, entre le carton jaune de Josua Tuisova, pour un plaquage haut, et le rouge de Florian Fresia, pour un coup de poing au visage de Lucas Tauzin.

Le réalisme varois a fait plier le leader : les hommes de Patrice Collazo ont marqué deux essais en première période en passant exactement une minute et une seconde dans les 22 mètres adverses.

Le RCT a aussi fait la différence par sa puissance, précieuse au regard des conditions climatiques difficiles, qui ont empêché les Toulousains de développer leur jeu de passes habituel.

« Passer à autre chose »

Toulon a définitivement tué tout suspense à quinze minutes de la fin grâce au doublé de Fekitoa, mais pourra regretter avoir perdu le point de bonus offensif en encaissant en fin de match un essai de Pierre Pagès.

Ce succès constitue cependant un rayon de soleil dans une saison morose où, 10e, ils n’ont plus rien à jouer. Le président Mourad Boudjellal avait mis la pression en étant présent cette semaine à l’entraînement, avec le deuxième actionnaire, Bernard Lemaître, pour inciter les joueurs à ne pas manquer ce dernier rendez-vous de prestige.

Après la rencontre, l’entraîneur des avants toulousains William Servat semblait presque soulagé de cette fin de série, qui enlèvera un peu de pression des épaules de ses joueurs : « C’est notre match le plus faible depuis au moins cinq mois, c’est une juste récompense pour Toulon qui a su mettre fin à cette fameuse série. Au moins elle ne sera plus à porter, on pourra passer à autre chose. » Les Toulousains vont maintenant pouvoir se concentrer sur la demi-finale de Coupe d’Europe, le 21 avril face au Leinster.