Juan Guaido s’est joint au bain de foule, samedi 6 avril. / UESLEI MARCELINO / REUTERS

Samedi 6 avril a été une nouvelle journée de mobilisation au Venezuela : les partisans du président Nicolas Maduro et ceux de Juan Guaido, reconnu comme président intérimaire par plus de 50 pays, ont une fois de plus manifesté par milliers dans les rues de Caracas et d’autres villes.

« On est là et on va y rester ! Tous dans la rue, pour la phase définitive qui mettra fin à l’usurpation ! », a déclaré M. Guaido, juché sur un camion équipé d’enceintes devant des milliers de partisans rassemblés dans l’est de Caracas, qui agitaient des drapeaux du Venezuela et des pancartes portant l’inscription « Liberté ».

« On est en mode survie, c’est ce à quoi nous oblige cette dictature », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Marcel Rouaix, un étudiant de 22 ans.

Juan Guaido a appelé à une nouvelle manifestation mercredi. / STRINGER / REUTERS

Pour que la mobilisation ne retombe pas, M. Guaido a appelé à une nouvelle manifestation pour mercredi prochain. Celui qui à 35 ans préside le Parlement, seule institution vénézuélienne tenue par l’opposition, avait annoncé vendredi « la montée en pression la plus grande de l’histoire ».

A Maracaibo, la deuxième ville du Venezuela, dans l’ouest, les forces de l’ordre ont violemment dispersé une manifestation et deux députés de l’opposition, Renzo Prieto et Nora Bracho, ont été arrêtés et brièvement détenus, a déclaré à l’AFP leur collègue parlementaire Elimar Diaz.

Maduro appelle à l’établissement d’un dialogue intervénézuélien

Nicolas Maduro s’adresse à ses partisans devant le palais présidentiel Miraflores à Caracas. / HO / AFP

Le pouvoir chaviste, qui n’entend pas laisser la rue à l’opposition, a lui aussi fait descendre dans la rue des milliers de fidèles vêtus de rouge contre l’« impérialisme ». « Ensemble, toujours mobilisés, continuons à défendre la paix et l’indépendance nationale. Halte à l’ingérence ! », a écrit M. Maduro sur Twitter.

Devant une foule de ses partisans rassemblés près du palais présidentiel de Miraflores, M. Maduro a appelé plusieurs pays de la région à contribuer à l’établissement d’un dialogue intervénézuélien. « Le Venezuela demande un soutien et un accompagnement pour un grand dialogue de paix, d’entente », a-t-il déclaré. Le Mexique et l’Uruguay avaient proposé en janvier de faciliter un dialogue entre MM. Maduro et Guaido. Outre ces deux pays, le président socialiste a sollicité samedi la Bolivie et les pays des Caraïbes.

« Mettons toutes les cartes sur la table », a-t-il dit, « et avec l’accompagnement du Mexique, de la Bolivie, de l’Uruguay et de la Caraïbe, le Venezuela peut organiser au plus tôt une table de dialogue avec tous les secteurs. » Jusqu’à présent, M. Guaido a rejeté toute discussion avec le camp Maduro.

Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir mercredi à la demande de Washington, en présence du vice-président américain Mike Pence, pour discuter de la crise humanitaire au Venezuela. Vendredi, les Etats-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions contre trente-quatre navires du groupe pétrolier public vénézuélien PDVSA. « Ce n’est qu’un premier pas », a prévenu samedi John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche.

La crise au Venezuela expliquée en quatre minutes
Durée : 03:58