Un nouveau front judiciaire s’ouvre dans l’affaire Benalla. A la suite du signalement du Sénat, le parquet de Paris a annoncé, lundi 8 avril, l’ouverture d’une enquête préliminaire pour faux témoignage. Les investigations ont été confiées à brigade de répression de la délinquance contre la personne.

Cette enquête a été lancée en raison de suspicions visant l’ex-collaborateur d’Emmanuel Macron Alexandre Benalla, l’ancien employé de La République en marche Vincent Crase et le directeur de cabinet du président, Patrick Strzoda. C’est ce dernier qui avait autorisé Alexandre Benalla à accompagner la police à la manifestation du 1er-Mai, lors de laquelle il est accusé, avec M. Crase, d’avoir brutalisé des manifestants à Paris.

Le Sénat avait décidé il y a deux semaines de transmettre à la justice leur dossier pour « suspicion de faux témoignage » devant la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire Benalla. Dans son signalement, le bureau du Sénat avait aussi relevé des « incohérences » et « contradictions » dans des déclarations faites par M. Strzoda et deux autres collaborateurs du chef de l’Etat : son bras droit, le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler, et le général Lionel Lavergne, chef du groupe de sécurité de la présidence.

Une deuxième enquête ouverte

Le parquet a également décidé lundi d’ouvrir une deuxième enquête qui vise plus particulièrement Alexandre Benalla. L’ancien collaborateur du chef de l’Etat est soupçonné d’avoir manqué à ses obligations déclaratives auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, a précisé le parquet dans un communiqué.

La saisine de la justice par le Sénat, fin mars, a provoqué une crise politique entre la majorité et chambre haute. Dans la foulée de cette annonce, le délégué général de La République en marche, Stanislas Guerini, avait dénoncé un « procès politique » du Sénat « contre l’Elysée ». Le premier ministre, Edouard Philippe, avait lui « décidé de ne pas aller » le lendemain aux questions du gouvernement au Sénat pour marquer son mécontentement. Et le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, avait annulé un déplacement prévu à Lille en compagnie de son homologue du Sénat, Gérard Larcher.

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