L’indice européen Stoxx 600 affiche un rendement moyen de 3,7 %, ce qui signifie qu’en moyenne, les sociétés de cet indice versent un dividende représentant 3,7 % du cours de l’action. / Antoine Arraou/PhotoAlto / Photononstop

Mais où est donc passé le rendement ? Le livret A rapporte un maigre 0,75 % tandis qu’à 0,25 %, l’obligation assimilable du trésor (OAT) à 10 ans frôle, une fois de plus, ses plus bas niveaux historiques. Loin, très loin de l’inflation qui atteint 1,3 % en rythme annuel. « Le rendement est toujours là, mais il faut le chercher du côté des actions et non pas des classes d’actifs obligataires », explique Florian Allain, gérant chez Mandarine gestion. En effet, l’indice européen Stoxx 600 affiche un rendement moyen de 3,7 %, ce qui signifie qu’en moyenne, les sociétés de cet indice versent un dividende représentant 3,7 % du cours de l’action. Cette rémunération constitue une composante essentielle de la performance pour l’actionnaire.

« Les dividendes représentent 40 % à 50 % de la performance du marché action sur le long terme, confirme Caroline Chhun, gérante chez LBPAM. Par ailleurs, les valeurs délivrant un dividende élevé de manière régulière ont tendance à être moins volatiles que les autres car ce sont en général des titres dits de qualité dont les fondamentaux sont solides. »

Les épargnants souhaitant investir en actions mais en modérant leur risque peuvent donc s’intéresser aux fonds spécialisés sur les actions européennes à haut rendement. Les 35 fonds du marché affichent en moyenne un recul de 11,81 % en 2018 d’après Morningstar, et progressent de 8,83 % depuis le 1er janvier.

Atout incontournable des valeurs de rendement, elles jouent un rôle d’amortisseur lorsque les marchés sont chahutés, comme ce fut particulièrement le cas au dernier trimestre 2018. « Le dividende constitue un repère fiable dans le contexte macroéconomique incertain, marqué par les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis. Elles sont mieux armées pour progresser quelle que soit la conjoncture », confirme Pierre Toussain, gérant chez Oddo BHF Asset Management.

Secteurs à bonne visibilité

Son fonds Oddo BHV valeurs rendement est investi dans des valeurs européennes affichant un rendement supérieur à celui de l’indice Stoxx 50. « Nous recherchons des valeurs solides, qui génèrent suffisamment de cash-flow [flux de trésorerie] pour permettre le versement d’un dividende élevé. Elles se trouvent notamment dans des secteurs à bonne visibilité comme l’immobilier et le pétrole, ce qui assure une certaine résistance des bénéfices en cas de ralentissement économique », ajoute Pierre Toussain.

Chaque gérant définit ses propres critères de sélection pour séparer le bon grain de l’ivraie. Ainsi, certains titres affichent un rendement élevé uniquement parce que leur cours s’est effondré. Il faut alors être capable de lire dans ce ratio non pas un indicateur de bonne santé de l’entreprise mais le signe d’un probable accident à venir sur le dividende, qui pourrait ne pas être versé.

« Nous nous intéressons aux titres affichant certes un rendement élevé, mais aussi un rendement pérenne, indique Florian Allain pour le fonds Mandarine Equity Income.  De plus, nous sélectionnons aussi des valeurs dont le rendement peut être inférieur à celui du marché, mais dont le dividende est en constante progression. »

Il détient ainsi des titres comme SAP (2 % de rendement) ou LVMH (2,1 %) aux côtés de Total (5,1 %) ou ING (6,7 %). « Cette double approche nous permet de diversifier le portefeuille sur des secteurs comme la technologie ou les biens de consommation plutôt que de nous limiter aux traditionnels secteurs à haut rendement que sont la finance et les services aux collectivités », ajoute-t-il.

Maîtriser la volatilité

Mandarine Equity Income limite ainsi les biais sectoriels afin de maîtriser la volatilité. Il affiche une hausse de 3,93 % sur un an, à la deuxième place de la catégorie Actions européennes de rendement, d’après Morningstar.

De son côté, LBPAM actions dividendes Europe cherche aussi à limiter la volatilité. « Le fonds est géré avec des modèles quantitatifs. La construction du portefeuille s’effectue dans l’univers des valeurs à hauts dividendes et adapte le niveau de risque en fonction des marchés », ajoute Caroline Chhun, sa gérante, qui fait la part belle aux sociétés financières (31 % du portefeuille), aux télécoms (18,6 %) et aux services aux collectivités (15 %). Le rendement moyen du fonds atteint 5,5 %, contre 3,7 % en moyenne pour le Stoxx 600, grâce à des titres comme Endesa (5,8 % de rendement), BP (5,8 %) ou encore Allianz (4,6 %).

Infographie Le Monde