Serial entrepreneurs, Eric Clairefond et Arnaud Mailhé ont eu du nez lorsque, en novembre 2017, ils ont créé Mobistreet, start-up spécialisée dans les flottes de trottinettes électriques pour entreprises ou administrations. C’était avant l’explosion de l’usage des trottinettes en libre-service dans les rues des métropoles. Depuis, la jeune entreprise a gagné en crédibilité et commence à engranger les contrats.

Mobistreet a démarré son activité avec trois clients phares en région parisienne : Suntory (Orangina-Schweppes), CRAM, une filiale de Dalkia, elle-même appartenant au Groupe EDF, et une grande société du CAC 40 qui ne souhaite pas dire son nom. Plusieurs dizaines de contrats supplémentaires sont dans les tuyaux, dont deux avec d’importantes municipalités.

« Nos trottinettes ne traînent pas dans la rue. Ce qui les protège des polémiques actuelles sur l’envahissement des trottoirs. » Eric Clairefond, cofondateur de Mobistreet

Le modèle d’affaires de Mobistreet est celui d’un grand loueur pour entreprises comme Arval ou ALD. Les trottinettes, d’une autonomie de 25 kilomètres, bridées à 25 km/h (et fabriquées en Chine), sont proposées en location longue durée. Le contrat est assorti de services : fourniture des bornes de recharge, formation des utilisateurs, assurance (avec Groupama), sans compter des fonctionnalités complémentaires, comme la possibilité de brider davantage la vitesse de l’engin ou de le désactiver en dehors d’un périmètre défini. « Nos trottinettes ne traînent pas dans la rue, souligne Eric Clairefond. Ce qui les protège des polémiques actuelles sur l’envahissement des trottoirs. »

Les fondateurs croient au potentiel du projet, en particulier pour les déplacements à l’intérieur des usines, entrepôts, hôpitaux, parcs d’activité… « Les cent plus grands sites industriels français emploient 300 000 personnes, beaucoup devant dorénavant exclure les solutions de mobilité carbonée », note M. Clairefond. Mais d’autres usages peuvent être envisagés : chez Suntory, la vingtaine de trottinettes est partagée entre les salariés du siège situé à quinze minutes à pied du métro le plus proche ; celles de CRAM sont utilisées pour aller faire des relevés chez les clients.