Le premier ministre, Edouard Philippe, le 9 avril à l’Assemblée nationale. / THOMAS SAMSON / AFP

Après trois mois de grand débat, place à la restitution et aux annonces. Après un premier discours lundi 8 avril, le premier ministre, Edouard Philippe, était devant les députés mardi. Le chef du gouvernement a notamment affirmé que le président de la République, Emmanuel Macron, va prendre des décisions immédiates qui seront « puissantes et concrètes » et compte ouvrir de « grands chantiers ».

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S’il n’a pas précisé quels étaient ces « grands chantiers », M. Philippe a fait savoir qu’ils concerneront « les sujets qui devront faire l’objet d’une concertation ». « En ce qui me concerne, j’en retiens une [conclusion] principale: c’est un puissant besoin de transformation », a poursuivi Edouard Philippe devant les députés. « Ce n’est pas le statu quo dont la France a besoin, mais de transformations », a-t-il insisté en concluant son intervention.

Les concertations qui devraient suivre les annonces d’Emmanuel Macron se feront « avec les élus locaux quand il s’agit de l’avenir de nos territoires, avec les organisations syndicales et patronales quand il s’agit de faire vivre la démocratie sociale, et avec les associations dont le grand débat a rappelé le rôle essentiel dans notre vie citoyenne ».

Lors de son intervention au Grand Palais lundi, le premier ministre avait évoqué quatre grands axes de réformes, à commencer par une baisse plus rapide des impôts pour répondre à « une immense exaspération fiscale ». S’il n’a pas davantage précisé mardi quels impôts, et selon quelles modalités, le ministre de l’économie Bruno Le Maire plaide, lui, pour que baisse « en priorité » l’impôt sur le revenu.

« Remettre des fonctionnaires sur le terrain »

Après cinq mois de crise des « gilets jaunes », le premier ministre a également annoncé mardi l’intention de « remettre du service public, et donc remettre des fonctionnaires sur le terrain ». Décrivant « l’isolement et l’abandon » de certains territoires, le chef du gouvernement a assigné l’objectif de « réconcilier les métropoles avec leur territoire proche ».

Faisant le bilan de cette consultation qui a duré trois mois, M. Philippe a estimé que le grand débat a montré qu’un « mur de défiance » sépare les Français et les représentants : élus, fonctionnaires, syndicalistes, journalistes... Si les pratiques de la vie politique se sont « considérablement assainies », cette défiance a prospéré sur des « échecs collectifs » comme le « chômage de masse » et « le blocage de l’ascenseur social » mais aussi des « maladresses et des malentendus. Et j’en prends toute ma part ».

Après le discours du premier ministre, tous les chefs de file des différents groupes parlementaires ont eu l’occasion de lui répondre dans l’hémicycle. Dans un très discours très offensif, Christian Jacob (Les Républicains) s’en est notamment pris à M. Macron en demandant « une nouvelle élection ».

« En vérité, le contrat qui le lie aux Français, celui de son élection, est déchiré. Ce n’est plus réellement d’un débat dont le pays aurait besoin, mais d’une nouvelle élection. »

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