Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, dépose son bulletin dans un bureau de vote pendant les élections municipales à Istanbul, le 31 mars 2019. / BULENT KILIC / AFP

Les autorités électorales turques ont rejeté, mardi 9 avril, une demande du parti du président Recep Tayyip Erdogan de recompter tous les votes exprimés à Istanbul lors des municipales du 31 mars, où il apparaît perdant.

Selon les résultats provisoires, M. Erdogan a remporté les élections à l’échelle nationale, mais il a essuyé un revers à Istanbul et Ankara, remportés par l’opposition alors que les deux villes étaient contrôlées par le parti du président – le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) – et ses prédécesseurs islamistes depuis vingt-cinq ans.

L’AKP a déposé des recours tout au long de la semaine dernière, notamment pour faire réexaminer les bulletins comptés comme invalides. Dimanche, il a annoncé saisir le Haut-Comité électoral (YSK) pour demander le recomptage de toutes les voix dans l’ensemble des districts d’Istanbul.

Accentuant la pression sur l’YSK, M. Erdogan a affirmé, lundi, que le scrutin avait été entaché par des « irrégularités » massives et commises de façon « organisée » à Istanbul.

Recours extraordinaire

Qualifiant la décision des autorités électorales d’« incompréhensible » en vue des « irrégularités évidentes », un vice-président de l’AKP, Ali Ihsan Yavuz, a précisé mardi que le parti allait faire appel en déposant un « recours extraordinaire » auprès du YSK.

D’après l’agence de presse étatique Anatolie, l’institution a rejeté la demande de recomptage de toutes les voix dans 31 des 39 districts d’Istanbul. Un responsable de l’AKP interrogé par l’Agence France-Presse a précisé que des recomptages partiels ou totaux ayant déjà été faits dans les sept districts restants, ils n’étaient pas concernés par la demande du parti. Pour Büyükçekmece – un district où l’AKP demande l’annulation de l’élection –, la décision de l’YSK a été repoussée.

Selon l’agence de presse DHA, une enquête a été lancée mardi matin à Büyükçekmece après des accusations selon lesquelles plus de 11 000 personnes s’étaient enregistrées dans le district juste avant les élections sans y habiter réellement.