Un Airbus A320 de la compagnie EgyptAir. / GEORGE MICHAEL / AFP

Qu’est-il arrivé au vol MS 804 ? Près de trois ans après son crash, les causes de l’accident font encore débat. Le Caire a démenti, mercredi 10 avril, l’existence de problèmes techniques non signalés sur l’Airbus A320 d’EgyptAir qui s’est abîmé en mer en 2016, faisant 66 morts. Un communiqué qui intervient après la publication dans la presse d’un rapport français qui avait conclu à des « défauts récurrents » de l’appareil.

« Les allégations publiées par certains journaux étrangers (…) concernant des manquements de la part d’EgyptAir », qui auraient provoqué le crash de l’avion Airbus A320, « sont totalement incorrectes », a affirmé le ministère égyptien de l’aviation civile :

« Le système de suivi des pannes techniques de l’avion n’a enregistré aucun problème technique avant le crash (…) et les travaux d’entretien et de sécurisation technique des avions d’EgyptAir sont effectués selon les critères internationaux agréés par les organisations internationales d’aviation civile. »

La thèse d’un incident technique

Le vol MS 804, reliant Paris au Caire, s’était abîmé en mer Méditerranée le 19 mai 2016, entre la Crète et la côte nord de l’Égypte. Peu auparavant, l’avion avait soudainement disparu des écrans radars. Les 66 personnes à bord, dont 40 Égyptiens et 15 Français, avaient péri.

Alors que Le Caire avait très vite mis en avant la piste d’un attentat, Paris privilégie depuis le départ la thèse d’un incident technique. Les trois juges d’instruction saisis de l’enquête à Paris ont ordonné deux expertises pour reconstituer le scénario de la catastrophe. La première, concernant la maintenance, a été remise aux magistrats en juin 2018.

Dans ce document de 76 pages, révélé le 2 avril par le journal français Le Parisien, les deux experts constatent « le grand manque de rigueur des équipages et des services techniques d’EgyptAir » :

« L’expertise a mis en évidence que cet appareil aurait dû faire l’objet de vérifications lors des quatre précédents vols, et n’aurait pas dû quitter Le Caire après l’enchaînement de défauts récurrents, mais non signalés par les équipages successifs. »

Selon une source proche du dossier, les enquêteurs ont commencé à analyser la copie des enregistrements sonores du cockpit issus d’une des boîtes noires.

Côté égyptien, les autorités ont mis un terme à leur enquête de sécurité à la fin de 2016 et transmis le dossier à la justice égyptienne. Le Caire avait affirmé en décembre 2016 avoir découvert des traces d’explosifs sur des restes de victimes, suscitant le scepticisme côté français d’autant qu’aucune organisation n’avait revendiqué d’attentat.