Lors du sommet extraordinnaire des dirigeants européens sur le Brexit, à Bruxelles, le 10 avril. / Riccardo Pareggiani / AP

Les dirigeants européens proposent à Londres un report de la date du Brexit au 31 octobre, avec un point d’étape « en juin », a-t-on appris dans la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 avril. Le président du Conseil européen Donald Tusk a fait savoir qu’il allait rencontrer la première ministre britannique Theresa May pour obtenir son accord. Les Vingt-Sept se sont mis d’accord sur cette offre après de difficiles tractations, lors d’un Conseil extraordinaire à Bruxelles consacré à la sortie du Royaume-Uni de l’UE.

Mme May avait justifié sa demande de report par l’ouverture de discussions « sérieuses et constructives » entre son gouvernement et l’opposition travailliste.

« Nous avons besoin de ce temps supplémentaire pour travailler et nous assurer que nous pouvons passer l’accord [de retrait] au Parlement, ce qui nous permettra de sortir de façon calme et ordonnée. C’est dans l’intérêt de tous. »

Un plan crédible

Theresa May demandait un report de la date du Brexit au 30 juin, mais plusieurs dirigeants européens penchaient pour un horizon plus lointain, jusqu’à un an selon certains.

Le président français, Emmanuel Macron, a mené la charge contre l’hypothèse d’une extension longue, a fortiori sans forte garantie pour défendre l’UE contre un éventuel comportement toxique du Royaume-Uni s’il restait plusieurs mois en son sein.

La date du Brexit a déjà été repoussée du 29 mars au 12 avril, une limite que les Européens avaient dit ne vouloir franchir que si Theresa May présentait un plan crédible et susceptible de recueillir une majorité à la Chambre des communes, où l’accord de Brexit a déjà été rejeté trois fois.

Ouvertes la semaine dernière, les discussions entre Theresa May et le Labour n’ont pour l’instant rien donné.