A Montpellier, le 12 avril. / SYLVAIN THOMAS / AFP

A Lyon, à Montpellier et jusque sous les fenêtres de l’Assemblée nationale, quelques milliers de jeunes ont de nouveau manifesté vendredi pour réclamer plus d’action contre le réchauffement climatique. Dans la capitale, sur le côté du Palais-Bourbon, devant la brasserie du même nom très fréquentée des élus, ils ont déployé un puissant sound-system, et comptaient maintenir le volume de la musique techno à fond jusqu’en fin de journée.

En début d’après-midi, une centaine de jeunes avaient répondu à l’appel, « entendu même par les sourdes oreilles des élus », espéraient les organisateurs, le collectif Youth for Climate Paris. « If only I could, I’d make this world a better place… » (« si je le pouvais, je ferais de ce monde un endroit meilleur »), disait l’un des titres diffusés, faisant danser l’assistance. Carmen, 13 ans, sensibilisée à la question du climat par ses parents, dénonçait « l’inaction du gouvernement et l’absence d’éducation écolo au collège ».

A Montpellier, 1 500 à 2 500 (selon la préfecture et les organisateurs) lycéens, collégiens et étudiants ont défilé avec énergie dans le centre historique, derrière une banderole proclamant l’« Etat d’urgence climatique ». « Stop à l’inaction des élus », « No nature no future », pouvait-on lire sur les pancartes. « Au niveau français et international, les décideurs nous emmènent droit dans le mur. Nous on ne veut pas de ce suicide collectif », disait Eleonore, une lycéenne de 17 ans. « Heureusement qu’il y a ces jeunes, soulignait Mireille Solignac, 74 ans, arrêtée sur un trottoir pour les applaudir. Ils vont peut-être parvenir à réveiller les adultes face à la catastrophe que ma génération et celle de leurs parents n’ont pas vu venir ou su arrêter. »

« C’est maintenant qu’il faut bosser »

Des jeunes manifestent pour le climat à Lyon le 12 avril. / ROMAIN LAFABREGUE / AFP

A Lyon, 1 500 jeunes, selon la police comme les organisateurs, se sont réunis derrière la banderole « Ecologie ou profits, les jeunes ont choisi ». « Ce n’est pas en nombre qu’on fera le poids, mais en étant déterminés, estime Clément, étudiant membre de Youth for Climate. L’idée, c’est de pointer l’incompatibilité du système économique, en place au profit d’une minorité. »

A Bordeaux, une centaine de lycéens a fait un sit-in devant la mairie, avant de se coucher sur le pavé en scandant des slogans. A leur tête, Virgile, lycéen de 17 ans :

« On n’a que cette planète et elle est plus menacée que les gouvernements ne veulent bien le dire. »

Candice, 16 ans, un cœur vert peint sur la joue :

« Les politiques nous font des promesses pour 2050, et ça, ça marche pas. C’est maintenant qu’il faut bosser parce que la bascule c’est dans les dix prochaines années. »

Le 15 mars, une foule était descendue dans les rues partout en France, répondant à un appel mondial à la grève de l’école pour demander plus d’action contre le réchauffement. Youth for Climate tient ce week-end ses premières assises nationales, pour décider de la suite du mouvement.

A Montpellier, le 12 avril. / SYLVAIN THOMAS / AFP