Le Rodez Aveyron Football (RAF) a été sauvé de la liquidation judiciaire en 2012, notamment grâce à un investissement de Zinedine Zidane. Il a ensuite été sacré champion de CFA, avant d’accéder au niveau National 2 en 2017, puis de finir quatrième pour sa première saison, en 2018, en National. / REMY GABALDA / AFP

Soirée historique dans les travées du vieux stade Paul-Lignon à Rodez (Aveyron), gonflées par 6 000 supporters fous de joie. En dominant (3-1) Boulogne-sur-Mer, jeudi 11 avril, le club de football ruthénois s’est offert le ticket d’accès à la deuxième division. Vingt-six ans après son dernier passage à ce niveau.

Meilleure attaque et meilleure défense du championnat de National, à quatre journées de la fin de la saison, le onze « Sang et Or » devance de huit points le club dauphin de Chambly, loin devant le troisième, Laval.

L’histoire sportive est belle pour ce club qui, sauvé de la liquidation judiciaire en 2012, notamment grâce à un investissement de Zinedine Zidane, avait été ensuite sacré champion de CFA, avait accédé au niveau National 2 en 2017, puis fini quatrième pour sa première saison, en 2018, en National.

Problème de taille : le stade, propriété de la ville, n’est pas aux normes requises par la Ligue professionnelle de football (LFP) pour les matches de seconde division. Dans les cartons depuis quelques années, son extension et rénovation vont débuter, mais le nouvel écrin ne sera pas prêt pour le début du championnat prévu le 26 juillet.

La priorité du club est donc de trouver de trouver un stade homologué pour commencer la saison et éviter la même mésaventure qu’avait connue le club de Luzenac (Ariège) il y a de cela quatre ans. Qualifié pour la montée en Ligue 2, mais sans stade ni moyens suffisants pour aller jouer ailleurs, Luzenac avait dû se résoudre à tout simplement disparaître.

Aucune solution dans la région

A Rodez, la situation a été anticipée, et pour les premiers matches « à domicile », c’est en… Corse que se dérouleront les rencontres. Après la relégation de Bastia en Nationale 3, le stade de Furiani est libre.

La destination est plus qu’étonnante. « Nous avons sondé les clubs et stades de la région, mais aucune solution adaptée ne convient », confie le maire de Rodez Chritian Teyssèdre. S’il existe cinquante-sept stades homologués en France, quarante-six sont déjà occupés et l’affaire n’est pas si courante.

Les terrains les plus proches à Albi (Tarn) ou même Montpellier ou Béziers (Hérault), étaient soit occupés, soit eux aussi en cours de travaux ou non homologués. N’y avait-il pas moyen d’aller jouer au Stadium de Toulouse, à environ 160 kilomètres de là ? « On nous proposait pas moins de 80 000 euros de location pour chaque match au Stadium ! » s’offusque l’édile.

Le club, dont le budget d’environ 2,2 millions d’euros va au minimum tripler la saison prochaine, a donc envisagé d’autres solutions. Et, après des renseignements pris jusqu’à Gueugnon ou Istres, opté pour l’île de Beauté vers laquelle les joueurs ruthénois devraient décoller pour cinq à sept week-end, selon le calendrier.

Matchs retransmis dans une salle de la ville

Le président du club, Pierre-Olivier Murat, ne souhaite pas encore communiquer sur le coût cette opération : « Nous sommes en contact avec le club et l’agglomération de Bastia depuis un an et les discussions sont très avancées. Ils sont très à l’écoute, très arrangeants, et Furiani, ça respire le foot ».

Pour les supporters, les matches seront retransmis dans une salle de la ville et la recette sera reversée au club. La décision définitive sera prise d’ici une quinzaine de jours, alors qu’à Paul-Lignon les travaux de mise aux normes vont débuter rapidement.

La ville va s’engager pour 14 millions d’euros sur trois tranches successives : sécurité, nouvel éclairage, allongement du terrain, et nouveaux vestiaires seront opérationnels pour fin octobre. Avant la construction d’une nouvelle tribune d’honneur et celle, courant 2020, positionnée dans l’axe du musée Soulages voisin et ses noirs profonds. Une autre vue que celle du bleu de la Méditerranée.