Des agents de santé lors des funérailles d’une personne dont la mort a pu être causée par Ebola, à Beni, en RDC, le 9 décembre 2018. / Goran Tomasevic / REUTERS

La Croix-Rouge a mis en garde, jeudi 11 avril, sur l’accélération de la propagation du virus Ebola en République démocratique du Congo (RDC), où l’épidémie, déclarée en août, a tué plus de 700 personnes. Dix-huit nouveaux cas ont été confirmés au cours de la seule journée de mardi, le chiffre le plus élevé depuis le début de l’épidémie, a indiqué la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) dans un communiqué.

La lutte contre l’épidémie a été perturbée par des attaques de groupes armés. En outre, au sein des communautés, des membres résistent aux actions de prévention, soins et enterrements sécurisés. « Le fait est qu’Ebola se propage maintenant de plus en plus rapidement et beaucoup de personnes ne cherchent plus à obtenir des soins. Il est clair que certaines communautés vulnérables ne font pas confiance aux personnes intervenant pour lutter contre Ebola », a déploré le directeur santé et soins de la FICR, cité dans le communiqué. « Nos recherches et notre expérience montrent que lorsqu’un engagement communautaire approfondi a lieu, l’acceptation de l’aide extérieure s’améliore considérablement », a-t-il relevé, appelant à redoubler d’efforts auprès des communautés.

Vaccinations à grande échelle

Cet appel intervient alors que se tient vendredi la deuxième réunion du comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur cette épidémie, lors de laquelle les experts, réunis à huis clos, doivent dire si elle constitue ou pas une « urgence de santé publique de portée internationale ». La décision finale revient au directeur de l’OMS.

L’épidémie a été déclarée le 1er août dans la province du Nord-Kivu (nord-est) et marginalement en Ituri voisine. L’épicentre s’est déplacé de Mangina, en zone rurale, à la ville de Beni, puis actuellement à Butembo-Katwa, à 50 km au sud de Beni, dans une région où les populations se déplacent beaucoup. Cent personnes sont décédées au cours des seules trois dernières semaines.

Il s’agit de la dixième épidémie de fièvre hémorragique sur le sol congolais depuis 1976 et de la plus grave dans l’histoire de la maladie, après celle qui avait tué plus de 10 000 personnes en Afrique de l’Ouest (Guinée, Liberia, Sierra Leone) en 2014. Pour la première fois, les populations sont vaccinées à grande échelle. Plus de 95 000 personnes ont reçu une dose du rVSV-Zebov des laboratoires Merck, selon le ministère de la santé. Cette campagne a permis de sauver des milliers de vies, d’après les autorités.