La polémique monte autour et à l’intérieur de la Française des jeux (FDJ). L’annonce, mardi 9 avril, de la nomination à partir de mai de Raphaële Rabatel, la femme de Gilles Le Gendre, le président du groupe La République en marche à l’Assemblée nationale, au poste de directrice de la communication de la FDJ, a été très mal vue. Surtout deux jours avant le vote définitif de la loi Pacte qui autorise justement la privatisation de la société.

Si une partie des élus ont critiqué cette nomination « choquante », pour reprendre le terme du député (Les Républicains) Daniel Fasquelle, en interne, « cela fait également grand bruit », confie un syndicaliste. « Depuis deux jours, beaucoup de gens disent : “eh ben enfin on comprend !”, ajoute une autre source. On comprend enfin pourquoi Laetitia Olivier, la directrice de la communication depuis 2011 du groupe, a quitté si soudainement l’entreprise en janvier…

La direction du groupe assure qu’« après huit ans, Mme Olivier a souhaité donner une nouvelle orientation à sa carrière. C’était son choix personnel ». Une version qui est cependant largement contestée en interne. « Les conditions de son départ ont été violentes », confie une source. Et elle ne comprenait pas pourquoi il fallait qu’elle laisse sa place, ajoutent plusieurs sources. Mme Olivier n’a pas pu être contactée.

« Elle coche toutes les cases »

Après son départ, la FDJ a lancé un processus de recrutement d’une nouvelle directrice de la communication.

« Mme Rabatel a été choisie et recrutée car elle coche toutes les cases, dit-on dans l’entourage de Stéphane Pallez, le PDG de l’entreprise publique. Elle a déjà travaillé pour des banques et des entreprises de réseaux, ce qui la qualifie pour travailler pour la FDJ. Et puis elle a préparé et accompagné l’ouverture du capital de GDF en 2005, ainsi que sa privatisation et la fusion avec Suez. Bref, elle a été recrutée pour ses compétences. Qu’elle soit la femme de M. Le Gendre n’est pas le sujet. »

La FDJ confirme que Mme Rabatel connaissait déjà Mme Pallez. « Cela a été un élément favorable car elles devront travailler sur de nombreux sujets ensemble », précise la direction de la société. « On comprend mieux maintenant ! », conclut un syndicaliste.