Neuf mois après l’évasion spectaculaire du braqueur récidiviste, le pilote de l’hélicoptère pris en otage par Redoine Faïd pour permettre son évasion de la prison de Réau (Seine-et-Marne) en juillet 2018, sa belle-fille et un membre de leur entourage ont été placés en garde à vue, a-t-on appris de source proche de l’enquête mardi 16 avril.

Lors de leurs investigations, les enquêteurs de la police judiciaire ont découvert que la jeune femme âgée d’une trentaine d’années avait entretenu une relation épistolaire avec le braqueur finalement arrêté début octobre 2018, a complété la source, confirmant une information du Parisien. « Âgée de 33 ans, Céline M. était entrée en contact avec le braqueur en lui écrivant des lettres en prison, se disant fascinée par “les histoires de bandits” durant sa jeunesse », rapporte Le Parisien, mardi. Ces échanges de courriers, qui ont duré de « deux à trois ans » avant de s’interrompre en 2016, selon la source, intriguent les enquêteurs de la police judiciaire de Versailles et de l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO).

« Aucune hypothèse » privilégiée à ce stade

Les policiers veulent éclaircir le rôle de tous ces protagonistes et notamment celui du pilote qui jusqu’à présent avait été présenté comme une victime de Redoine Faïd et du commando chargé de faire évader le braqueur. Le pilote expérimenté avait raconté avoir pris deux clients le dimanche 1er juillet 2018 sur l’aérodrome de Lognes (Seine-et-Marne), lesquels l’auraient alors menacé avant de monter dans un hélicoptère Alouette II. « Ils m’ont contraint et prévenu que ma famille était en danger », expliquait-il. Une version mise en doute par les enquêteurs qui « à ce stade ne privilégient aucune hypothèse ». « Que ce soit celle d’une complicité directe du pilote de l’hélicoptère, sous le rôle d’une fausse victime. Ou celle d’une implication seule de Céline M., qui aurait pu désigner son beau-père comme cible auprès de Faïd en raison de ses compétences en pilotage. Et notamment en vol stationnaire », détaille Le Parisien.

Le pilote avait effectué un atterrissage à haut risque dans la cour d’honneur de la prison. Une fois Redoine Faïd à bord, le pilote avait été relâché près du Bourget (Seine-Saint-Denis) et la cabine de l’hélicoptère avait été incendiée. Les hommes du commando et le fugitif avaient ensuite pris la fuite en voiture. Redoine Faïd purgeait une peine de vingt-cinq ans de prison, après sa condamnation en avril en appel pour un braquage raté dans le Val-de-Marne qui avait coûté la vie en 2010 à la policière municipale Aurélie Fouquet. Après trois mois de cavale, le braqueur avait été arrêté le 3 octobre 2018 avec plusieurs proches, dont son frère Rachid, dans un appartement du quartier du Moulin à Creil (Oise).