La maire de Paris Anne Hidalgo le 12 avril. / SAFIN HAMED / AFP

Fluctuat Nec Mergitur. « Il est battu par les flots, mais ne sombre pas ». En novembre 2015, au lendemain des attentats ayant ensanglanté la ville, Anne Hidalgo avait brandi la devise de Paris, en faisant un symbole de la résistance au terrorisme. Ce lundi 15 avril, ce sont à nouveau ces trois mots en latin que la maire de la capitale a immédiatement invoqués. « De notre devise, nous tirerons la force de nous relever », a-t-elle assuré sur Twitter tandis que les flammes dévoraient encore Notre-Dame. Comme si l’incendie ravageur constituait une sorte de réplique des attaques meurtrières, une terrible épreuve dont la capitale pourrait ressortir plus solide – et sa maire aussi, peut-être.

Anne Hidalgo le dit souvent : dans son mandat entamé en mars 2014, les attentats menés notamment contre Charlie-Hebdo et le Bataclan ont marqué un tournant. Ces violences au cœur de Paris ont suscité un moment d’intense unité nationale durant lequel la maire est apparue comme une figure solide et digne aux côtés du président de la République et de tous les chefs d’Etat venus à Paris manifester leur soutien. Les attaques ont aussi amené la municipalité à revoir sa politique sur certains points, en particulier la sécurité.

Union sacrée

Peut-il en être de même cette fois-ci ? Lundi soir, l’élue socialiste était en réunion dans son immense bureau, au premier étage de l’Hôtel-de-ville, lorsqu’elle a aperçu la fumée au-dessus de Notre-Dame, à quelques centaines de mètres de là. Elle a alerté les pompiers. « J’ai immédiatement pensé à ces images de la Libération de Paris, quand les cloches de Notre-Dame ont sonné et qu’on les a dit-on entendues jusqu’à Buenos Aires », a-t-elle raconté.

Parmi les élus, l’incendie a provoqué la stupeur, l’effroi, un sentiment d’impuissance, et la crainte de voir la façade s’écrouler à son tour, après la flèche. Mais, comme en 2015, il a aussi entraîné un afflux de messages du monde entier, et provoqué une relative union sacrée entre responsables politiques. Alors que la précampagne pour les élections municipales de 2020 est bien entamée, les candidats ont mis leurs critiques en sourdine pour dire leur émotion commune.

Reconstruire « pierre par pierre »

« Tous solidaires face à ce drame », a réagi Rachida Dati (Les Républicains). « Meurtrissure pour nous tous. Nous reconstruirons Notre-Dame », a promis Cédric Villani (La République en Marche). « Demain nous reconstruirons tout, pierre par pierre, poutre par poutre, ardoise par ardoise », a aussi assuré son rival Benjamin Griveaux (LRM). « Donnons-nous tous la main » pour rebâtir, a proposé comme en écho le communiste Ian Brossat.

Seul le candidat soutenu par le Rassemblement national, Serge Federbusch, a fait entendre une voix dissonante : « Pourquoi les secours ont-ils mis tant de temps à arriver ? Le chaos dans la circulation et les travaux sur la rue de Rivoli y sont-ils pour quelque chose ? »

Au même moment, Anne Hidalgo, le visage sombre des mauvais jours, se trouvait aux côtés d’Emmanuel Macron devant la cathédrale rougeoyante. Une fois son allocution achevée, le président a serré en silence la maire dans ses bras.

La Fondation du patrimoine lance, mardi, une « collecte nationale »

Quelques heures après le déclenchement de l’incendie qui ravage, lundi 15 avril, la cathédrale Notre-Dame de Paris, la Fondation du patrimoine a annoncé qu’elle allait lancer, dès mardi, une « collecte nationale » pour la reconstruction de l’édifice.

« Pour répondre à de multiples demandes, la Fondation du patrimoine a décidé de lancer une collecte nationale pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris », écrit la fondation dans un communiqué.

Devant l’afflux de connexions sur son site internet, la fondation a communiqué dans la soirée l’adresse d’un autre site, sur lequel les dons étaient possibles dès lundi soir : https://don.fondation-patrimoine.org/SauvonsNotreDame/