Un bureau de change de Buenos Aires en 2015. / EITAN ABRAMOVICH / AFP

Le régime de change en Argentine, jusque-là flottant, restera fixe jusqu’à fin 2019 afin de lutter contre l’inflation qui a atteint 54,7 % au cours des douze derniers mois, a annoncé mardi 16 avril la Banque centrale. « L’inflation en mars était de 4,7 %. C’est trop haut. L’un des changements que nous avons décidé d’introduire est de maintenir les limites de non intervention (bande de fluctuation) au niveau actuel jusqu’à la fin de l’année », a déclaré le président de la Banque centrale, Guido Sandleris, lors d’une conférence de presse.

Jusqu’à présent, le plancher et le plafond du taux de change officiel augmentaient progressivement chaque mois, conformément à l’accord conclu avec le Fonds monétaire international (FMI) qui a accepté d’accorder un prêt de 56 milliards de dollars à Buenos Aires en échange de la mise en oeuvre de réformes d’ajustement.

Cette nouvelle disposition fixe un prix de vente compris entre 39,75 pesos pour un dollar dans la marge basse et 51,45 pesos pour un dollar dans la marge haute.

Montée des prix

Le gouvernement du président de centre-droit Mauricio Macri a reconnu que la dévaluation du peso est le principal facteur inflationniste, alors que la montée en flèche des prix est devenue la plus grande menace à sa réélection en octobre.

Guido Sandleris a également annoncé que la Banque centrale « s’abstiendra d’acheter des devises en dessous de la limite inférieure sur le marché des changes jusqu’au 30 juin », ce qui devrait entraîner la libération de pesos sur les marchés.

Une émission monétaire zéro était pourtant l’un des engagements du gouvernement envers le FMI. M. Sandleris n’a pas précisé si une marge de fluctuation forfaitaire avait été convenue avec l’organisme financier.

Il n’a pas non plus précisé quelle serait la politique de taux d’intérêt de référence, qui se situe autour de 67 %, le plus haut niveau au monde, alors que l’inflation est la sixième à l’échelle mondiale, selon le FMI.

Récession

Mardi, le taux de change a clôturé à 43,38 pesos pour un dollar, soit une dévaluation d’environ 9% depuis le début de l’année.

L’économie argentine reste en récession, après une baisse du PIB de 2,5 % en 2018. Le chômage est supérieur à 9 % et la pauvreté est en hausse, touchant 32 % de la population des grands centres urbains.

La production industrielle a chuté de 50 %. Des centaines de petites et moyennes entreprises, ainsi que des succursales de multinationales, ont fermé leurs portes et licencient.