France 3, mercredi 24 avril à 23 h 10, magazine

Berceau de la démocratie, l’Europe ? Certes. Mais cela n’empêche pas les membres de l’Union européenne d’avoir des visions différentes de ce que doit être, concrètement, une démocratie au quotidien. Entre le régime présidentiel français et un autre adepte du consensus et de la proportionnelle, par exemple, les différences sont notables.

Ce nouveau numéro du magazine « Avenue de l’Europe », à l’antenne depuis septembre 2006, se penche, à l’aide de trois reportages instructifs effectués en Allemagne, en Finlande et aux Pays-Bas, sur des exemples concrets de démocratie au quotidien. On découvre ainsi que, dès l’âge de 16 ans, la jeunesse allemande a son mot à dire lors de scrutins locaux. Les référendums d’initiative populaire (RIP) sont également très prisés.

Transparence maximale

En Finlande, les RIP existent depuis 2012. « C’est une très bonne chose. Cela donne des citoyens actifs, qui peuvent proposer des projets de loi plus rapidement que le circuit législatif classique », estime un responsable politique. Dans un pays où la démocratie est enseignée très tôt à l’école, n’importe quel citoyen peut consulter les déclarations fiscales des responsables politiques. Et si l’on en juge par les réactions de ministres interrogés, cela ne pose aucun problème. Aux portes de la Russie, la Finlande fait figure de pays à la transparence maximale.

Au royaume des Pays-Bas, le roi n’a pas de pouvoirs. Et la proportionnelle intégrale permet à un nombre élevé de partis, aussi petits soient-ils, d’être représentés. Particularité locale : le RIP, adopté en 2015, a été aboli deux ans plus tard ! Un déni de démocratie pour le député du Parti socialiste interrogé, mais une bonne chose pour son collègue conservateur. Autre particularisme : le rôle essentiel de l’Eglise dans la vie démocratique. L’Etat octroie, de fait, un droit à l’Eglise qui a son mot à dire pour tout ce qui touche les affaires sociales.

Ce numéro d’« Avenue de l’Europe » se termine par un entretien avec la députée Elisabeth Morin-Chartier qui, après douze années passées au Parlement européen, va quitter ses fonctions. Peu enthousiaste sur la vigueur démocratique du système politique français, elle avoue « préférer des majorités qui se font sur la construction d’un consensus et sur des communautés d’idées. Cela demande plus de temps, plus d’écoute, plus de respect, mais débouche sur des systèmes démocratiques plus solides ! »

Démocratie mon amour, dans le cadre du magazine « Avenue de l’Europe » présenté par Véronique Auger (Fr., 2019). www.francetvinfo.fr