Xavier Huillard, le président du groupe de construction français Vinci, lors de l’assemblée générale du groupe à Paris, le 17 avril 2019. / ERIC PIERMONT / AFP

Le géant du BTP Vinci, visé par une plainte déposée par une association de pêche et de protection de la nature, a reconnu mercredi 24 avril avoir déversé des eaux chargées de résidus de béton sur les berges de la Seine à Nanterre.

Un garde-pêche a repéré l’écoulement le 19 mars, lors d’une promenade de routine, a rapporté l’Association agréée de pêche et de protection du milieu aquatique (AAPPMA), confirmant une information d’Europe 1.

Le déversement provenait d’une centrale à béton, propriété de Vinci Construction, servant à alimenter le chantier Eole d’extension du RER E vers l’ouest parisien. Le point de sortie des eaux sales « était bien caché » et facilité par « une ouverture dans le grillage », a déclaré à l’AFP Sandrine Armirail, directrice de la Maison de la pêche et de la nature et présidente de l’AAPPMA 92. L’association a déposé plainte pour « abandon de déchet, rejet en eau douce de substance nuisible au poisson et destruction de frayère ».

Déversement depuis 2018

Les eaux chargées de résidus de béton rejetées dans la Seine ont cimenté « tout un pan de berge », la transformant en « un désert aquatique », a déploré Mme Armirail. « Les berges, c’est l’endroit le plus intéressant pour la biodiversité, a-t-elle ajouté, là, vu que tout est bétonné sur le fond, il n’y a plus rien ». Selon Sandrine Armirail, l’évacuation des eaux polluées a commencé « en 2018 ».

Dans un communiqué, Vinci a assuré avoir « mis en œuvre les mesures nécessaires pour stopper cet écoulement ». « Après enquête interne, si des responsabilités individuelles venaient à être établies, des sanctions seront prises », a promis le géant du BTP. Il a également qualifié cet incident d’« exceptionnel » et a indiqué se tenir « à l’entière disposition des autorités administratives et judiciaires dans le cadre de l’enquête qui pourrait être ouverte ».

La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (LR), s’est de son côté dite « scandalisée ». « Je demande au groupe Vinci que toute la clarté soit faite dans cette affaire et des sanctions exemplaires contre ces pollutions sauvages ! », a-t-elle twitté.