Institutions, impôts, écologie : les annonces de Macron
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Emmanuel Macron s’est adressé aux Français, jeudi 25 avril, pendant deux heures et demie. Lors de cette allocution suivie d’une conférence de presse, il a repris l’intégralité de ce qu’il aurait dû annoncer dix jours plus tôt, a fait peu de propositions nouvelles, a levé quelques imprécisions et en a maintenu certaines.

Vendredi, sur France Info, Ingrid Levavasseur, ancienne « gilet jaune », fondatrice des associations Eclosion démocratique et Racines positives, s’est dite « très déçue » : « Ce n’est absolument pas ce dont on avait envie. Et, en tout cas, ce n’est pas précisément ce que l’on attendait de lui. Au départ, il dit qu’il a entendu les revendications. » « Je ne pense pas que ça va s’éteindre. Au vu de ce qui se passe sur les réseaux et de ce que j’entends et, évidemment, de l’insatisfaction des Français, je pense que ça ne va pas s’éteindre. C’est une évidence », assure-t-elle à propos du mouvement.

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Sur Europe 1, elle doute de la mise en œuvre de certaines de ces mesures : le chef de l’Etat « parle des pensions alimentaires. C’est un casse-tête terrible pour les associations, pour les mères célibataires qui ne peuvent pas en bénéficier. Je me demande comment la CAF va pouvoir faire pour gérer tout ça. »

Sur Twitter, Priscillia Ludosky, l’une des initiatrices du mouvement, a réagi en listant les dates des prochaines manifestations hebdomadaires jusqu’au 25 mai, montrant que les figures historiques du mouvement restent mobilisées, malgré les annonces présidentielles.

Dans un communiqué, Jacline Mouraud a écrit : « Je salue le travail réalisé, c’est un fait : ils ont planché sur le sujet ! (…) Mais les grands oubliés de la nation sont les travailleurs pauvres, les agriculteurs, les temps partiels, les précaires, tous les ubérisés de la société. »

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Rendez-vous samedi 27 avril et le 1er-Mai

Autre figure du mouvement des « gilets jaunes », Maxime Nicolle, alias « Fly Rider », a fait part de sa déception : « Il n’a pas écouté ce qu’on a dit dans la rue depuis cinq mois », a-t-il déclaré à l’AFP. « Il vient de balancer quelques miettes de pain comme la réindexation des retraites », a estimé M. Nicolle, en déplorant l’écartement du RIC, une des principales revendications des « gilets jaunes ». « Simplement abaisser le seuil du référendum d’initiative populaire, c’est complètement inutile, il faut toujours l’accord du Parlement », s’est-il indigné. « Tout est repoussé, tout est vague, rien n’est précis, donc samedi on lui montrera que nous aussi on sait faire les choses en profondeur et le 1er-Mai aussi », a-t-il lancé, appelant à de nouvelles manifestations.

« Ça sonne creux. Au fond, il garde le cap », a réagi Jérôme Rodrigues, autre figure du mouvement. « C’est un bon tchatcheur, il vendrait du sable à un berbère dans le désert, mais ça ne prend pas. » Lui aussi est très déçu des annonces sur la démocratie. « Il ne peut pas être le candidat du vote blanc forcément, ça lui enlèverait complètement l’ivresse du pouvoir », a-t-il cinglé. Sur l’impôt sur le revenu, « il n’a pas annoncé plus de tranches, donc, on ne réduit pas les inégalités », a-t-il jugé. « Et il n’y a rien eu sur la TVA, alors que c’est une des premières revendications. »