Des maisons immergées à Rigaud, dans la banlieue de la ville québécoise de Montréal, le 22 avril. / SEBASTIEN ST-JEAN / AFP

Depuis deux semaines, les régions de l’Est canadien ont les pieds dans l’eau. D’importantes précipitations ont considérablement augmenté le risque de crues, qui menacent désormais directement des milliers d’habitants. Dans la nuit de samedi 27 à dimanche 28 avril, plus de 5 000 personnes d’une commune à l’ouest de Montréal ont été évacuées d’urgence après la rupture d’une digue.

La digue végétale protégeant la ville de Saint-Marthe-sur-le-Lac, au bord du lac des Deux-Montagnes, à quelques dizaines de kilomètres de Montréal, a en effet cédé soudainement samedi soir. Cette rupture a entraîné une montée subite des eaux, parfois de 1,5 mètre, dans plusieurs quartiers, selon la Sûreté publique du Québec. Aucune victime n’est toutefois à déplorer, mais un tiers des habitants de la ville a dû trouver un abri d’urgence.

« On n’a eu le temps de rien faire, l’eau montait au fur et à mesure qu’on jasait, j’ai juste eu le temps de prendre mes médicaments », a témoigné une résidente à la chaîne publique Radio-Canada. Quelque 200 policiers, militaires et pompiers ont évacué près de 2 600 maisons depuis samedi soir, et d’autres évacuations étaient toujours en cours dimanche matin, a expliqué un porte-parole de la Sûreté du Québec. 

8 000 personnes évacuées en deux semaines

A la suite de ces évacuations, les autorités québécoises ont donné un nouveau bilan de ces inondations : près de 8 000 personnes ont déjà été évacuées au Québec depuis deux semaines, et près de 6 000 résidences ont été inondées. Au total, plus d’un millier de militaires ont été déployés en Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick pour aider aux évacuations et à l’érection de digues provisoires.

A titre de comparaison, lors des crues catastrophiques du printemps 2017 – les pires depuis un demi-siècle –, 4 000 personnes avaient été évacuées et 5 400 habitations inondées au Québec, selon les chiffres de la sécurité civile.

Face à la montée des eaux de l’Ontario au Nouveau-Brunswick, en passant par le Québec, qui devrait culminer dans les prochains jours, la capitale fédérale Ottawa et la plus grande ville du Québec, Montréal, ont déclaré l’état d’urgence en fin de semaine. Dans l’ouest du Québec, les autorités surveillaient toujours le petit barrage de la Chute-Bell, submergé par un affluent de la rivière des Outaouais et qui menaçait de céder d’un moment à l’autre. Plusieurs centaines de personnes vivant en aval du barrage, près de Grenville-sur-la-Rouge, à 80 kilomètres au nord-ouest de Montréal, ont été évacuées par précaution.