Une habitante de l’île Ukerewe, sur le lac Victoria, en Tanzanie, en juin 2016. / CARL DE SOUZA / AFP

Les albinos de Tanzanie ont demandé, dimanche 28 avril, une intervention personnelle du président John Magufuli, disant avoir peur pour leur vie après l’exhumation des restes de l’un d’entre eux. En Tanzanie et dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne, les membres d’albinos sont vendus pour des pratiques occultes censées apporter richesse et pouvoir.

« Nous demandons au président John Magufuli d’intervenir en usant de son autorité pour dénoncer cet acte bestial et en appuyant financièrement les programmes en cours et à venir visant à éradiquer cette barbarie contre les albinos », a déclaré dans un communiqué la Société tanzanienne des albinos (TAS). Les restes du corps d’Aman Anywelwisye Kalyembe, un albinos qui avait été enterré en 2015 dans le district de Rungwe, dans la province de Mbeya (sud), ont été exhumés et emportés par des inconnus dans la nuit du 23 au 24 avril, selon ce communiqué.

« Croyances superstitieuses »

« Cet incident sème la peur parmi les albinos et leurs familles », affirme la TAS, dénonçant « un acte qui viole le respect des tombes d’albinos ». Elle attribue ces actions à « des croyances superstitieuses, surtout en ce moment où nous nous acheminons vers les élections en 2020 ».

Selon les organisations tanzaniennes de défense des droits humains, les attaques visant les albinos sont en nette diminution, cédant la place à une nouvelle forme de criminalité consistant à exhumer de leurs tombes les corps de ces personnes. Plusieurs cas de profanation de tombes d’albinos ont ainsi été signalés depuis 2016 dans différentes régions du pays.

L’albinisme est une affection génétique héréditaire qui cause une absence totale de pigmentation de la peau, des cheveux et des yeux.