Après deux ans d’absence, la Troupe à Palmade s’est reformée, le 28 avril, sur la scène du Théâtre de l’Œuvre, à Paris. Dissout en 2017, ce collectif d’amuseurs réuni par Pierre Palmade avait, pendant douze ans, créé plusieurs pièces de qualité inégale (L’Entreprise fut l’une des meilleures) mais permis de révéler des talents comme Camille Cottin, Noémie de Lattre, Anne-Elisabeth Blateau, Sébastien Castro ou Rudy Milstein.

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Afin de relancer l’aventure, l’humoriste a cette fois fait appel à des invités vedettes pour accompagner ses « protégés » (Muriel Robin pour cette première, Pierre Richard et Isabelle Nanty pour les prochaines représentations) et s’est lui-même glissé, avec justesse, dans trois des treize sketchs qui ont ponctué la soirée.

Composée essentiellement de saynètes mettant en scène des histoires de couple ou de famille, cette reprise a parfois manqué de souffle et de rythme et donné une impression de daté, nous replongeant dans le café-théâtre des années 1980, à l’époque du « Petit Théâtre de Bouvard ».

Reprendre le principe à l’ancienne d’un spectacle à sketchs sans fil rouge, pourquoi pas. Encore faut-il qu’une dynamique s’installe à chaque situation et que les intermèdes ne rompent pas le tempo de la soirée. Or, ces petits récits de drague qui tourne mal, d’amitié mal partagée ou de rupture cavalière s’achèvent souvent trop vite, trop tôt. C’est lorsqu’elle s’empare vraiment – mais trop rarement – de l’absurde que la troupe s’affiche à son meilleur.

La mythique « addition » de Muriel Robin

Reste le plaisir de (re)découvrir des comédiens et comédiennes : Anne-Elisabeth Blateau, aussi formidable en allemande trompée qu’en médecin qui craque face à sa patiente dépressive, Rudy Milstein, pour son attachante désinvolture, Agnès Miguras, pour sa charmante spontanéité, et Marie Lanchas, en truculente entêtée.

Quant à Muriel Robin, c’est un plaisir de la retrouver dans cet exercice du sketch qui a fait son succès. Qu’elle incarne une mère d’un pessimisme insupportable ou une conseillère en adoption décontenancée par un couple d’hommes dont l’un des deux prétend qu’il est une femme, l’humoriste confirme sa capacité à susciter le rire sans jamais forcer le trait.

En final, elle a offert au public sa mythique « addition », les personnages qui composent cette fin de repas hilarante étant pour la première fois incarnés, par les membres de la troupe.

La Troupe à Palmade, dimanche 29 mai avec Pierre Richard et dimanche 30 juin avec Isabelle Nanty, à 20 heures, au Théâtre de l’Œuvre.