Le moustique tigre / AFP PHOTO / EID Mediterranee

Le moustique tigre, une espèce capable de transmettre des maladies telles que la dengue, le chikungunya et le zika, poursuit sa progression en France : il est désormais implanté dans plus de la moitié des départements, dont Paris, avertissent les autorités sanitaires.

L’insecte était « durablement installé » dans 51 départements en 2018 contre 42 un an plus tôt, a indiqué le ministère de la santé vendredi 26 avril, dans son point annuel sur l’implantation du moustique tigre.

La capitale, jusqu’ici épargnée, fait désormais partie des zones où le moustique est « implanté et actif », tout comme la Seine-Saint-Denis, la Seine-et-Marne et l’Essonne. Sur les huit départements d’Ile-de-France, seul le Val-d’Oise est encore vierge de la présence de cet insecte, qui a été « détecté sporadiquement » dans les Yvelines. Les autres nouvelles terres de conquête du moustique tigre sont la Charente-Maritime, la Côte-d’Or, la Loire, la Nièvre et le Puy-de-Dôme.

Un portail en ligne (www.signalement-moustique.fr) ainsi qu’une application mobile, IMoustique (disponible sur l’AppStore et Google Play), permettent de signaler aux autorités les moustiques tigres.

Arrivé en 2004 dans les Alpes-Maritimes

Originaire d’Asie, le moustique tigre, ou Aedes albopictus, s’est installé dans les Alpes-Maritimes en 2004 et s’est « développé rapidement » depuis, rappelle le ministère, qui utilise les données des opérateurs publics de démoustication pour suivre son implantation.

Le moustique tigre est essentiellement urbain et aime les lieux habités par l’homme. « Une fois installé dans une commune ou un département, il est pratiquement impossible de s’en débarrasser », observent les autorités.

Le réchauffement climatique et la multiplication des échanges internationaux favorisent l’expansion du territoire de cet insecte et des virus qu’il véhicule, soulignent les experts.

La seule présence du moustique n’entraîne pas nécessairement l’apparition des maladies dont il est vecteur. La transmission se fait lorsqu’un moustique tigre « sain » pique une personne contaminée lors d’un séjour hors de France métropolitaine. L’insecte devient alors porteur du virus et peut le transmettre à une personne saine n’ayant pas séjourné hors du territoire.

Des dizaines de cas de dengue en métropole depuis 2014

Le moustique tigre est présent depuis longtemps en outre-mer et « notamment dans l’océan Indien, où il est actuellement à l’origine d’une épidémie de dengue sur l’île de la Réunion », notait la direction générale de la santé, dans un communiqué en 2018. En raison des voyages entre la métropole et la Réunion, « il existe un risque d’importation de ce virus ». Cela fait craindre l’apparition de cas autochtones, c’est-à-dire des personnes piquées et contaminées en métropole.

Les autorités sanitaires recommandent donc aux personnes qui vont à la Réunion « de se protéger contre les piqûres de moustique, y compris en journée, en utilisant des répulsifs pour la peau et les vêtements et en portant des vêtements longs et amples ».

Les signes de la dengue sont des douleurs articulaires, musculaires, des maux de tête, une éruption cutanée avec ou sans fièvre, une conjonctivite. Si une personne présente ces signes dans les sept jours suivant son retour en métropole, elle doit « consulter un médecin et continuer à se protéger contre les piqûres de moustiques, y compris en utilisant si possible une moustiquaire ». Le but : « Ne pas transmettre la maladie en métropole, si le moustique tigre est présent dans le département »

Les premiers cas de contamination autochtones sont apparus en métropole en 2010, avec deux cas de dengue dans les Alpes-Maritimes et deux cas de chikungunya dans le Var. Depuis, les autorités françaises ont comptabilisé au total 22 cas de dengue et 31 cas de chikungunya. En 2017 et 2018, elles ont par ailleurs observé 29 cas de contamination par le virus du Nil occidental, qui est quant à lui transmis par le moustique commun dans l’hémisphère Nord, le Culex pipiens.