Après la récente contamination de plusieurs jeunes enfants par la bactérie E. Coli, le ministère de la santé veut anticiper les crises. La mission des urgences sanitaires (MUS) du ministère de l’agriculture préconise ainsi, mardi 30 avril, de ne pas donner de lait cru – sous forme liquide ou de fromage – aux enfants de moins de cinq ans. L’avertissement ne concerne toutefois pas les fromages au lait cru à pâte pressée cuite, comme le gruyère.

« Au-delà de cinq ans, le risque existe toujours, mais il est quand même décroissant, les enfants sont quand même mieux protégés », a justifié la chef de la mission, Marie-Pierre Donguy. La chef de la MUS a rappelé que « lors des deux dernières épidémies, l’ensemble des cas étaient des enfants de moins de cinq ans ».

Enfants toujours hospitalisés

Les autorités sanitaires ont annoncé, samedi, le rappel par précaution de fromages saint-marcellin et saint-félicien fabriqués par la société drômoise Fromagerie Alpine et commercialisés notamment sous plusieurs marques de distributeurs, après la contamination de treize jeunes enfants par la bactérie Escherichia coli de type O26 depuis le 21 mars. Certains de ces enfants âgés « de six mois à quatre ans », atteints de complications rénales, étaient toujours hospitalisés lundi, selon Santé publique France.

Les investigations sur l’origine exacte de la contamination sont « toujours en cours », selon Mme Donguy qui explique que, par précaution, les autorités ont effectué un rappel de l’ensemble de la production de la fromagerie depuis février, ce qui représente un volume important. Le processus de retrait-rappel est lui aussi toujours en cours, les distributeurs utilisent notamment les cartes de fidélité pour prévenir les consommateurs qui en auraient acheté.

Fin décembre, la société fromagère d’Eteaux (Haute-Savoie) avait rappelé deux lots de fromages au lait cru après une intoxication par l’E. coli O26, qualifiée de « sévère », de deux jeunes enfants qui avaient consommé du reblochon. Entre mai et juin 2018, la fromagerie familiale Chabert de Cruseilles (Haute-Savoie) avait procédé à des retraits massifs de reblochons après l’intoxication de douze enfants, dont l’un était décédé, par cette même E. coli O26.