Des manifestants dénoncent l’attitude des autorités chypriotes face à la disparition de femmes étrangères, le 26 avril à Nicosie. / Stefanos Kouratzis / REUTERS

Accusé de n’avoir pas réagi avec suffisamment de sérieux à une série de meurtres qui ont choqué Chypre, le ministre de la justice chypriote, Ionas Nicolaou, a annoncé jeudi 2 mai sa démission.

Le ministre a affirmé avoir présenté sa démission au président Nicos Anastasiades pour des raisons de « principe et de conscience ». M. Nicolaou a précisé qu’il n’était pas personnellement impliqué dans l’enquête sur cette affaire considérée comme celle des « premiers meurtres en série » à Chypre, dans laquelle un officier de l’armée a avoué ces deux dernières semaines avoir tué cinq femmes et deux fillettes, toutes étrangères.

Les enquêteurs mènent depuis plusieurs jours des recherches dans le « lac rouge » de la mine de Mitsero (dans le nord du pays) – une étendue d’eau très toxique au cœur de la mine – pour retrouver les corps des victimes du tueur en série présumé.

Des corps dans des valises

Le suspect a affirmé avoir jeté trois de ses victimes dans le « lac rouge », après avoir placé leur corps dans des valises. Dimanche, une valise contenant un corps en état de décomposition et un bloc de béton a été repêchée, portant à quatre le nombre de corps découverts.

Les enquêteurs fouillent également le lac Memi, non loin de là, à Xyliantos, dans une région qui abritait jadis des mines, où pourrait se trouver le corps d’une des fillettes. Selon les médias locaux, les victimes sont d’origine asiatique et roumaine. Trois des victimes seraient philippines, selon ces sources.

C’est un touriste allemand qui a découvert le premier cadavre alors qu’il prenait des photographies d’un puits de mine de 150 mètres de profondeur. Le corps avait été ramené à la surface après des pluies diluviennes.

Ces meurtres en série ont choqué dans cette île très touristique où le taux de criminalité est relativement faible. Les forces de l’ordre ont été accusées de n’avoir pas réagi avec suffisamment de sérieux face aux disparitions de ces femmes étrangères.